10e Banc d’essai : Essais complémentaires

C’est sous le signe de la diversité que s’est placée la 10e édition du Banc d’essai, exposition présentée à la Galerie des arts visuels jusqu’au 8 février. Alliant arts classiques et approches expérimentales, les œuvres des trois étudiants sélectionnés offrent un portrait équilibré des pratiques enseignées à l’École des arts visuels. 

Bien qu’il soit habituellement réservée aux artistes professionnels, l’espace situé dans l’édifice de la Fabrique est investi chaque hiver par une poignée d’étudiants du premier cycle en arts visuels. Pour le 10e anniversaire du Banc d’essai, ce sont les créations de Sarah Bélanger-Martel (dessin), Jean-Michel René (art performatif) et Alexandre Bérubé (art in situ) qui ont été retenues.

Pleins feux sur l’art actuel

Les éditions se suivent et ne se ressemblent pas. Aucun thème ne guide les étudiants et aucune thématique ne se dégage des œuvres montrées. Toutefois, il apparaît à la directrice de la galerie, Lisanne Nadeau, que la cuvée 2015 soit en phase avec le milieu artistique contemporain. « Cette édition témoigne bien des recherches actuelles en arts et de ce qui se passe à l’École des arts visuels. On a un bel équilibre entre des pratiques classiques, comme le dessin, et les pratiques expérimentales », estime-t-elle.

En plus de faire écho à ce qui se fait aujourd’hui en arts visuels, les œuvres « sont vraiment complémentaires, poursuit Mme Nadeau, l’une dans le geste et la matière, l’autre dans l’espace et un autre dans la performance. Jean-Michel travaille dans le performatif, Alexandre travaille in situ avec l’espace et Sarah réinvente un médium très connu qui peut être perçu comme traditionnel. »

Trois artistes, trois médiums

C’est un retour vers la création qui a poussé Sarah Bélanger-Martel à poser sa candidature pour le Banc d’essai. La jeune artiste formée aux sciences sociales avoue s’être inspirée de la nature, « un sujet très ouvert » qui lui laissait « l’opportunité d’explorer librement » et de « produire quelque chose de très immédiat ». Au premier coup d’œil, on retrouve sans difficultés la forêt boréale et les bords de mer dans ses coups de crayon. « Toutefois, ce qui m’inspire le plus, c’est le dessin en lui-même. C’était la première fois que j’utilisais le fusain. Il y a quelque chose de très concret, de très physique dans le mouvement du fusain. »

À l’autre bout de la galerie, une installation vidéo projette la performance réalisée par Jean-Michel René. La prouesse de l’étudiant au baccalauréat en arts visuels et médiatiques a de quoi fasciner. « C’est une performance de huit heures dans laquelle je reste assis dans la même position de midi à 20h », explique l’artiste qui a l’habitude de travailler dans des espaces publics. Après avoir touché à la photographie, Jean-Michel avoue s’être intéressé à la longue pause, « à ce que ça impliquait sur le plan psychologique. Le fait de rester statique pendant 8 heures génère des réflexions, et c’est une expérience que je voulais vivre. »

Alexandre Bérubé, quant à lui, propose une œuvre composée d’objets usuels. En les sortant de leur contexte original, l’artiste leur donne une signification toute autre. Il y arrive en les mettant en relation les uns par rapport aux autres grâce à « des matériaux bruts, comme des deux par quatre en épinette ou du câblage électrique assez grossier » de même qu’avec « des objets du quotidien, comme un chaudron ». « J’ai voulu travailler avec le sol, explorer notre rapport au sol et aux pieds. Il a des images fortes, des métaphores avec lesquelles j’aime travailler », confie celui qui travaille aussi comme monteur d’exposition à la Galerie des arts visuels.

Qui ? Sarah Bélanger-Martel, Jean-Michel René et Alexandre Bérubé

Où ? À la Galerie des arts visuels (Édifice La Fabrique, 295, boulevard Charest Est, bureau 090)

Quand ? Jusqu’au 8 février 2015

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

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