«Les mouvements citoyens sont essentiels à la démocratie.» C’est avec cette conviction que Magnus Isacsson s’intéresse, en 2004, au commencement d’une longue lutte des habitants de Beaumont, Lévis et de l’Île d’Orléans contre le projet Rabaska, qui vise à instaurer un port méthanier aux abords du fleuve Saint-Laurent, plus précisément sur la Rive-Sud de Québec. Son documentaire explique la lutte de la population, menée depuis près de quatre ans contre cette possibilité, et celle des promoteurs. Avec un regard humain et subjectif, Magnus exprime le point de vue d’une collectivité et celui de tous les habitants de la planète dans le contexte mondial actuel des changements climatiques.
Le documentaire questionne grandement sur l’intégrité de la démocratie québécoise. Magnus Isacsson affirme que la démocratie est plutôt bien développée au Québec, mais qu’il y a encore des problèmes évidents au niveau du processus démocratique et surtout au niveau municipal, comme le démontre le documentaire.
La Bataille de Rabaska remet en question les valeurs et les actions réelles de la population québécoise. «Les Québécois disent valoriser l’environnement comme principe essentiel, mais n’agissent pas en conséquence de leurs paroles lorsque des gros projets arrivent», exprime le réalisateur suédois. C’est notamment le cas pour Rabaska.
Toujours engagé et animé par les causes sociales, Magnus Isacsson s’attarde depuis plusieurs années aux débats de la société québécoise. «Le documentaire est un outil de communication que j’aime particulièrement, puisqu’il permet de rassembler la création, les débats de société, le travail d’équipe et les rencontres», confie-t-il, en conclusion.