Truffe ou l’attaque des androïdes

Céline Bonnier et Roy Dupuis campent un couple qui se retrouvera dans des

situations plus que burlesques.

Photo: Courtoisie. Crystal Film

Bien installés sur la chic terrasse du restaurant de l’Auberge Saint-Antoine, les principaux intéressés confient, d’entrée de jeu, qu’il n’a pas été difficile de les convaincre de participer au projet de Nguyen. «Le Marais m’avait complètement fascinée, on n’avait jamais vu ça au Québec, révèle Céline Bonnier, qui interprète l’épouse d’un homme (Dupuis) qui sera recruté, puis exploité, par une entreprise pour ses talents olfactifs de chercheur de truffes. Quand j’ai rencontré Kim, il me semblait être quelqu’un de bien cartésien, sérieux, tranquille, mais quand il nous a proposé ce scénario-là, j’ai vu toute la folie qu’il vit en dedans!».

Même son de cloche pour Roy Dupuis, qui a toutefois exprimé quelques réticences face au premier scénario. «La finale du scénario initial était encore plus flyée que l’actuelle. On a rencontré Kim, il était très ouvert, on a discuté, il est parti avec nos idées et est revenu avec le scénario final».

Entre critique sociale et comédie fantastique
Ce scénario assez inusité plonge l’audience en 2010, en plein cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, où prolifère la truffe noire, un champignon fort convoité. La manne profitera quelques temps aux habitants de cette région, jusqu’à ce qu’une compagnie douteuse, aux dirigeants androïdes encore plus douteux (dont Michèle Richard est aux commandes!), s’installe en ville avec l’objectif de prendre le monopole du marché des truffes noires.

Truffe se trouve à mi-chemin entre 1984 et L’attaque des tomates géantes aux dires de Roy Dupuis, qui s’est fortement inspiré du premier pour camper son personnage. «Kim voulait ça très réaliste, explique-t-il. Je me suis inspiré des ambiances du film 1984 où tout est gris, tout est difficile, où il n’y a pas vraiment d’avenir. Et le noir et blanc de Truffe démontre vraiment la grisaille de la vie».

Reste que l’on rit tout au long du film, qui est fortement teinté de touches humoristiques, frôlant parfois l’absurde. C’est notamment le cas pour ce qui est des combats surnaturels que livrent les protagonistes aux… cols de fourrure! «Ils sont irréalistes, explique la comédienne, originaire de la Rive-Sud de Québec. Quand on a tourné les scènes, il n’y avait pas de son, pas d’effet et ça faisait un peu «pouet pouet». On se disait que ça ne se pouvait pas de faire ça! On a énormément ri sur le tournage…»
S’ajoute au récit une thématique de critique sociale fortement présente. «Des grosses corporations qui, tout d’un coup, arrivent et écrasent les marchés locaux, c’est un peu ça qui se passe aujourd’hui, avance Céline Bonnier. Et le fantastique se mélange à cela dans le film, ce qui en fait un petit bijou!».

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