Sous les apparences : Artiste et infirmière

La Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval porte actuellement sur ses murs les œuvres de la professeure titulaire Hélène Patenaude. Cette toute première exposition indépendante, Sous les apparences, est présentée jusqu’au 1er octobre.

C’est de façon totalement impromptue que le travail artistique d’Hélène Patenaude s’est retrouvé accroché sur les murs blancs de la salle d’exposition. Tout a commencé pendant la session d’hiver, alors qu’elle cherchait simplement à organiser une soirée soulignant son départ à la retraite. Souhaitant louer la salle, elle apprend que celle-ci n’est accessible que pour les expositions et que les projets doivent être soumis avant le 30 avril. C’est alors, à cinq jours de la tombée, qu’elle décide de se lancer et de tenter sa chance.

Jumeler travail et passion

Hélène Patenaude détient un baccalauréat et une maîtrise en sciences infirmières de même qu’un doctorat en psychopédagogie. Du côté artistique, elle parfait ses talents à l’Atelier Trace où elle développe ses connaissances depuis près de douze ans.

Mme Patenaude enseigne actuellement à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval. Il peut paraître étonnant qu’une professeure du milieu de la santé soit l’auteure d’une exposition artistique. Cependant, lorsqu’on s’y attarde un peu, on tisse plusieurs liens entre l’art et la santé, mais surtout entre la pratique de cette artiste et son domaine professionnel.

L’art et la vie

Plusieurs œuvres de la professeure titulaire abordent directement la maladie, la vieillesse ou encore la beauté humaine. Elle s’attarde plus particulièrement à des sujets concrets qui se rapportent à la vie et à l’éphémérité tels que « le corps vieillissant, la perte de mémoire et les souvenirs ».

Sous un autre angle, cette artiste explique que les sciences infirmières ne sont pas seulement une science, mais également un art. On y retrouve en effet une démarche personnelle qui tente d’évoquer une sensibilité. En abordant la pratique infirmière d’une façon plus créative, on permet de se rapprocher des gens et de créer des interactions plus adaptées et personnelles. L’art permet également de voir autrement les objets, les lieux et la vie elle-même.

L’exploration et la démarche

Afin d’arriver à faire ressentir la beauté et la sensibilité humaine, Patenaude utilise différents procédés artistiques. Par exemple, on retrouve à travers son corpus d’œuvres plusieurs techniques et matières. Elle travaille à la fois la peinture acrylique, l’aquarelle, mais transporte également sa créativité en trois dimensions grâce à la sculpture.

Bien que son travail soit d’abord intuitif, elle s’inspire « d’art tribal africain et d’artistes utilisant des matériaux recyclés ». Sous cet aspect, le travail de Mme Patenaude se rattache, entre autres, à celui de l’artiste béninois Romuald Hazoumé et à celui du Brésilien Vik Muniz, car tous les trois travaillent à partir de matériaux trouvés. Les métaux rouillés sont d’ailleurs l’objet de prédilection dans la démarche d’Hélène Patenaude.

Sous les apparences rappelle à la fois les touches des pinceaux impressionnistes, les couleurs des fauves ou encore les constructions en cartons des cubistes Pablo Picasso et Georges Braque, pour ne nommer que ceux-ci.

L’exposition d’Hélène Patenaude débute la nouvelle programmation artistique de l’année 2016-2017 de l’Université Laval. Le vernissage de l’exposition aura lieu ce jeudi à 17h à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins.

 

 

Auteur / autrice

  • Michelle Gagnon

    En attendant de réellement trouver sa voie, cette jeune esthète égarée entre les musées et les salles de spectacle utilise les mots pour se faire comprendre. Étudiante en histoire de l'art et mélomane, sa bicyclette accrochée au cou et la politique dans le cœur: elle dit oui à chaque opportunité qui la rejoint.

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