Burlestacular : Plumes et paillettes

Burlestacular : Cabaret burlesque, la première troupe du genre de la Ville de Québec, présentait samedi dernier, et pour un soir seulement, Bêtes de Scène à l’Impérial de Québec.

Une femme légèrement vêtue monte sur scène, escortée par trois autres, seins brillants et plumes aux fesses. Une musique de cabaret retentit. Suavement, elles dansent et s’effeuillent. Lentement, elles se retournent et s’exhibent, seins nus, devant des centaines de personnes. Voici Burlestacular : Cabaret burlesque.

Grandeur et décadence d’une showgirl

Avec son nouveau spectacle, la troupe suit les déboires d’« une jeune fille qui dès l’enfance, se fait happer par les folies bergères et qui se découvre une passion pour le monde du spectacle. On la verra débutante dans les coulisses d’un spectacle de showgirl, devenir une star, puis sombrer dans la déchéance et l’oubli », raconte Cristina Moscini, directrice et fondatrice de la troupe. Si Bêtes de scène commence follement avec des numéros grandioses et une mise en scène majestueuse, il se termine durement parce que la troupe « voulait jouer [sur] le fait d’être dépassé, de ne plus être la saveur du mois », poursuit la fondatrice. Bref, aller au bout des choses, de la vérité et des réalités du show-businessPlus encore, ce tableau vivant « porte un regard sur le désir d’être reconnue, sur cette soif inatteignable d’amour du public », fait-elle observer.

Au-delà des paillettes

La troupe Burlestacular frappe l’imaginaire à grands coups de plumes et de paillettes. Les maquillages de scène, simples et efficaces, expriment avec force les émotions recherchées. Les costumes, toujours en accord avec les concepts des performances, marquent les numéros à mesure qu’ils sont enlevés.

Les vidéos comiques, la musique narrative et l’animation de type crooner guide l’histoire de Bêtes de scène. « Il y a certainement une chronologie là-dedans, indique Mme Moscini. On commence avec les cirques Barnum et les freak shows, la femme à barbe, la dompteuse de lions, l’homme fort, l’avaleuse de sabres, puis on entre dans les folies bergères avec Broadway et on évolue vers un monde plus moderne avec le strip-tease et les drag queens ». En résumé, le spectacle évolue autour des « freaks d’hier et [d]es freaks d’aujourd’hui », conclue la directrice et effeuilleuse.

Un comique assumé

Bêtes de scène est néanmoins plutôt difficile à suivre. Son côté baroque et improvisé l’ancre dans le burlesque et l’éloigne du théâtre. Si la trame narrative est ressentie, le spectateur est toutefois laissé à lui-même et doit se construire une histoire à partir de ses propres interprétations. Les petites mais nombreuses erreurs font de Bêtes de scène un spectacle comique et assumé dans son penchant prononcé pour l’imprévisible et l’accidentel. Et c’est aussi ça qui permet une intimité honnête et formelle entre les artistes et ceux qui les regardent.

Auteur / autrice

  • Noémie Doyon

    Elle est le genre de fille qui tombe souvent dans les marches, qui se cogne toujours la tête partout et qui croit qu’elle est atteinte de la malédiction des lampadaires qui s’éteignent tout le temps devant elle. Elle nage dans le programme d'études des Arts et des Lettres au profil Cinéma. Buvant à pleine gueule le fleuve des arts et de la culture de Québec, elle prend des bouillons de journalisme, de musique, de littérature, de mode, de théâtre, de cinéma, de danse et de belles histoires. Elle travaille avec l'Impact Campus, CHYZ, CKRL, La Fabrique Crépue, Trouble Voir, The Seasons et Code Culture.

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