À l’été 1868, une caisse en provenance d’Égypte débarque à l’Université Laval, alors située dans le Vieux-Québec. Le contenu du précieux colis ? Des momies, dont celle de Nen-Oun-Ef, joyau de l’exposition Fascinantes momies d’Égypte présentée en 2009 au Musée de la Civilisation.
Cet envoi est le fruit d’une quête menée par un jeune prêtre, Louis-Nazaire Bégin. Quelques années auparavant, l’Université l’a dépêché en Égypte pour y dégoter quelques momies à des fins d’enseignement et d’étude.
Son idée première était de se rendre à Thèbes en Haute-Égypte, actuelle Louxor. Le prêtre se trouve cependant face à une impasse. Non seulement le voyage est trop long, mais il craint ne pouvoir trouver ce qu’il cherche dans la ville, car « le gouvernement a absolument défendu aux indigènes de faire des fouilles et il y a partout des gardiens chargés de veiller à ce qu’on n’enlève rien », écrit-il au secrétaire de l’Université. À l’époque, l’archéologie se développe, tout autant que le pillage de tombes et de lieux anciens au profit des riches collectionneurs.
Le jeune homme se tourne alors vers Le Caire où il fait la connaissance d’un receleur de momie, « catholique, vrai gentilhomme ». Il lui fait une offre qu’il trouve déraisonnable, qu’il refuse.
Après maintes discussions, il achète « deux grandes momies dont l’une avec sarcophage, puis une momie d’enfant avec un vieux masque et un petit sarcophage de fétus [sic]. » Le prix de la course ? 440 francs, ce qui équivaut à près de 1250 $ CAN.
L’abbé Bégin, qui deviendra archevêque de Québec en 1898, n’est pas le seul ramener des artefacts de l’étranger, bien au contraire. Plusieurs prêtres et missionnaires sont envoyés à la même époque en Afrique et en Asie pour garnir les collections pédagogiques de l’Université et du Séminaire de Québec.