Capsule historique : Petite histoire de corruption électorale

Les élections de 2011 ont révélé diverses pratiques pour faire pencher la balance. Au contraire, il était normal et même toléré d’avoir recours à de telles pratiques dans les années 1860 à 1900.

Avant la Confédération, et même dans les décennies après, seule une infime tranche de la population avait droit de suffrage. Pour voter, il faut être un homme britannique de naissance ou de naturalisation, avoir 21 ans et être propriétaire de biens ou d’une maison. À l’époque, comme les ouvriers n’ont qu’un revenu très modeste, ce n’est que la fraction la plus riche de la population qui peut voter.

Au cours des premières élections après 1867, le vote se fait à main levée ou de vive voix, ce qui facilite l’intimidation et autres pratiques frauduleuses. Les candidats achètent le vote des électeurs, voire leur distribuent du porc, de la farine et de l’alcool. Cette dernière denrée, qui coule à volonté, est d’ailleurs à l’origine d’émeutes et de batailles où les tables deviennent des armes redoutables.

En 1874, les libéraux établissent le vote secret et exigent que les élections se tiennent le même jour. Les actes de violence diminuent, mais les pratiques douteuses persistent.

L’un des moyens les plus efficaces reste l’intimidation. L’Église québécoise, qui appuie les conservateurs promet enfer et damnation aux partisans libéraux. Quant aux employeurs, ils font comprendre à ceux qui ne votent pas pour le « bon » candidat qu’ils s’exposent à une réduction de salaire, voire à un congédiement.

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

    Voir toutes les publications
Consulter le magazine