Un son divergeant de ce que l’on entend en ouvrant la radio. Voilà ce que nous offre le groupe Harfang avec son premier album Laugh Away the Sun. Après la sortie de deux EPs déjà très prometteurs, voilà que la formation indie folk nous permet de commencer l’année 2017 en beauté.
La principale force de ce disque est la voix du chanteur Samuel Wagner. Que ce soit par sa précision ou sa pureté, celle-ci ne laisse personne indifférent. Dès les premières notes de l’album, la voix du chanteur vient nous chercher. On se sent bordé par les airs entonnés par l’artiste. Il ne s’agit que de fermer les yeux et d’écouter le jeune homme pour oublier nos tracas et voyager dans l’univers du groupe.
Il est également primordial de mentionner que la symbiose existant entre la voix de Wagner et la trame sonore fait de l’écoute de cet album une expérience unique. La pièce Truth en est le plus bel exemple alors qu’il est tout simplement impossible de ne pas être profondément touché par l’harmonie présente. Il s’agit sans doute de la meilleure réalisation du groupe.
Les textes proposés par Harfang sont particulièrement sombres et solennels. Or, le groupe est capable de transformer une pièce aux paroles mélancoliques en une piste à la mélodie rythmée venant déstabiliser quelque peu l’auditeur. La neuvième trame de l’album Fly Away en est le meilleur exemple alors que le propos du texte est assez sombre et la mélodie ambiante nous donne l’impression de flotter autour de nous. Il faut toutefois avouer que les thèmes abordés par les pistes mènent à une certaine redondance dans la sonorité, qui vient à se répéter.
Un son unique arrivé à maturité
Laugh Away the Sun est un album bien ficelé alors que la réalisation sonore est tout simplement exemplaire. Même si quelques fois les effets de réverbérations sont un peu trop présents, il s’agit d’une œuvre au son sobre mettant la mélodie et l’harmonie à l’avant-plan.
Les différents morceaux offrent aussi de belles poussées musicales, alors que chacun voit son intensité et son identité changée en cours de route. Le groupe réussit à surprendre l’auditeur en lui proposant des accords inattendus, déjouant ses pronostiques musicaux. Par contre, les finales de certains morceaux laissent à désirer. Alors que certaines pièces durent quelques notes de trop, d’autres s’arrêtent abruptement, sans préavis. Cette réalité, aussi futile soit-elle, peut rapidement devenir agaçante pour l’auditeur.
Les résonances folks présentes dans les précédents EP du groupe se font également plus rares, alors que la majorité des pistes font place à un rock alternatif bien maîtrisé. Il est toutefois possible de retrouver ces racines avec la pièce As You Sing qui détone, de manière positive, avec le reste de l’œuvre.
Bref, c’est un album honnête que nous propose Harfang en ce début d’année. Malgré quelques bémols, il est possible de dire, à l’écoute de Laugh Away the Sun, que l’avenir s’annonce radieux pour la jeune formation québécoise.