Critique CD : Le Squall (éponyme)

Le Squall
Le Squall
Indépendant

Thématique lyrique envoûtante, recherche musicale profonde, les mélodies captivantes et versatiles du groupe Le Squall nous transportent complètement.

On s’incline avec respect devant les artistes qui osent créer quelque chose qui sort de l’ordinaire, comme c’est le cas pour le groupe indépendant montréalais Le Squall. L’écoute de leur premier album (éponyme) est un pur plaisir. Leur description sur Facebook s’annonçait pourtant simple : « C’est du rock qui groove, qui plane des fois ». Cela aurait pu nous laisser sur notre appétit, mais Dieu merci, on s’est fait curieux… et c’était bon en p’tit Jésus!

Le groupe propose des notes progressives, soft, rock, même indie, un son léger mais profond qui soutient toujours bien les paroles, habilement écrites : / Juché sur la falaise / tel un oiseau de proie / scrutant / l’immense après la braise / quand la nuit se déploie / j’retrouve la lenteur de mes gestes / ma fougue d’autrefois / j’aurai tenu ma promesse / quand on s’reverra / ( L’heure bleue).

Sur un ton convaincant et articulé, Le Squall nous offre une atmosphère aérienne et planante, pour finalement nous convier à un univers énergique. Avec une touche d’électro toujours bienvenue et des ambiances funk, on est captivés par l’agile agencement des rythmes dansants et par l’authenticité et les performances vocales de David Babin, qui, d’ailleurs, alterne très bien entre voix puissante et chuchotements. Babin nous fera souvent penser à Karim Ouellet, à Xavier Caféine et à Louis-Jean Cormier. Mais la similarité la plus évidente est celle avec Dédé Fortin, surtout dans les chansons plus douces (L’heure bleue, El Dorado).

Impossible de passer sous silence la performance chaleureuse et sensuelle de Chantal (vocal et violon) dans la deuxième pièce, intitulée Doute, qui ose des mélodies R & B tintées de blues et de soul : / C’pas parce que j’en ai envie / mais ton corps me fait trop bien mal / Mon mal qui r’vient tout l’temps / juste de le redire c’est abyssale. En général, on sent bien la recherche, le lien évident entre le saxophone, le trombone, les synthétiseurs et le reste du groupe. Ils intègrent même parfois des touches exotiques et orientales. Quelques pièces nous rappellent le côté électro de Radiohead,  la profondeur de Karkwa, l’aspect folklorique des Colocs et l’énergie de Galaxie.

Bref, vous comprendrez que Le Squall est une excellente découverte québécoise et un groupe à surveiller en 2014.

Quelque 300 chanceux pourront mettre la main sur une copie physique de l’album, les autres seront invités à se procurer les chansons en version électronique à l’adresse suivante : lesquall.bandcamp.com.

Visitez le site Internet d’Impact Campus pour voir l’entrevue avec Le Squall.

3,5/5   Dominic Simard

 

 

 

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