Critique musique : Les grandes artères

Les grandes artères

Louis-Jean Cormier

Simone Records

Enfin, il est là, le second effort solo de Louis-Jean Cormier, Les grandes artères, qui est lancé en grandes pompes cette semaine. L’attente aura valu la peine : l’ancien coach de l’émission La Voix et membre du groupe Karkwa signe ici un album riche, enveloppant, mais surtout, maîtrisé. Les règles du jeu, il ne les connaît que trop bien. Nos oreilles et notre cœur le remercient.

Le cœur, il en est d’ailleurs amplement question sur cet album qui ne porte pas le titre Les grandes artères pour rien. Le cœur affligé, comme dans la chanson d’ouverture Si tu reviens (« J’expose ma tête, mes yeux, mon cœur et mes mains, si tu reviens »). Le cœur dévasté aussi, tel celui dans Le jour où elle m’a dit je pars (« Ça se répares -tu un cœur ? Ça se recolles -tu l’amour ? », s’interroge Cormier candidement). Et puis, le cœur indigné de La Fanfare (« J’aime mieux rêver, que de voir sans y croire, j’aime mieux ramper, que de me rasseoir »). Décidément, le cœur, l’auteur-compositeur-interprète de 34 ans aime nous le prendre. Et ne pas le lâcher.

Il n’y a pas que les textes qui nous collent à la peau : l’exécution, qui nous rappelle joyeusement Karkwa, aussi. Après avoir volontairement rompu avec l’œuvre du groupe lors de son premier album Le treizième étage (2012), on sent que les inclinations de Louis-Jean sont revenues au galop. Guitares triturées, superposition généreuse de couches de voix, percussions costaudes : on navigue ici en eaux connues. Peu importe, puisque le tout se laisse facilement écouter et apprécier. Gros shout-out à la chanteuse et percussionniste Adèle Trottier-Rivard, la fille de Michel Rivard, dont l’accompagnement à la voix est une valeur très ajoutée.

Avec Les grandes artères, Louis-Jean Cormier confirme – le devait-il vraiment ? – son appartenance aux meilleurs de sa génération. Ne pas reconnaître le génie qui émane de cet album serait, de notre avis, une preuve de mauvaise foi.

5/5

Auteur / autrice

  • Maxime Bilodeau

    Journaliste (beaucoup), kinésiologue (un peu) ainsi qu’amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime œuvre au sein d’Impact Campus depuis 2013. Le journaliste-bénévole qu’il était alors a ensuite dirigé les Sports pour, finalement, aboutir à la tête du pupitre Société, une entité regroupant les sections Sports, Sciences & technologies et International. Celui qu’on appelle affectueusement le « gârs des sports » collabore aussi à diverses publications à titre de pigiste. On peut le lire entre autres dans Vélo Mag, Espaces, et L’actualité.

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