La fin du rock au Dagobert ?

Le rock en prend un coup à Québec alors que le Dagobert met fin à presque 40 ans de shows rock. Pour remettre les pieds sur ce stage, il va désormais falloir passer par des producteurs. 

Le bouche-à-oreille s’est propagé rapidement sur les réseaux sociaux : le Dagobert en finirait avec les bands rock de la relève. « C’est une question de rentabilité », explique Mario Julien, gérant de la boîte de nuit. Pourtant, la salle ne ferme pas complètement ses portes au rock.

Le Dagobert est réputé pour sa grande scène au rez-de-chaussée et le club à l’étage supérieur. Avec les conjonctures économiques actuelles, il a fallu faire des choix. « Quand on produisait des bands, l’entrée était gratuite », rappelle Mario Julien. Selon lui, de moins en moins de personnes se déplaçaient pour assister aux diverses représentations. « À un moment faut voir le profit versus les dépenses », tranche-t-il.

Une vieille histoire d’amour

« Les shows de rock existent au Dagobert depuis son ouverture [il y a] 38 ans », relate le gérant. La formule des « bands de cover » va donc prendre fin pour laisser place à un DJ. Les deux étages de la très connue boîte de nuit accueilleront donc deux ambiances différentes de club. Mais l’histoire ne s’arrête pas là pour le rock.

Si les « bands de cover » n’ont plus vraiment leur place dans la salle rez-de-chaussée, les producteurs auront toujours une place pour produire des shows.

Pour Alexan Artun, président de Kay Productions, cette décision ne « change absolument rien » pour le bon déroulement de l’Omnium du Rock  à Québec.

« Une des plus belles salles de Québec »

Cette nouvelle est loin de réjouir les amateurs de rock. Dave Rouleau, fondateur et directeur d’Ondes Chocs, un site relatant des évènements rock et métal de la région, regrette déjà le Dagobert : « On a perdu un bon gros morceau ». Il rappelle aussi que c’était une salle très accessible et « apprécié par les bands ».

Le Dagobert est « l’une des plus belles salles de Québec pour le son, la lumière, l’arrangement », souligne Mathieu Pellerin, chanteur dans le groupe Jack’s Slaughtering. Le Dagobert était le juste milieu pour les groupes émergents, une salle digne des grands à moindre coût.

Auteur / autrice

  • Alice Chiche

    Montagnarde fraichement débarquée dans la Belle Province pour ses études en journalisme à l'Université Laval, Alice a du mal à lâcher son kodak des mains. Même pour dormir. Sa passion ? Capter l’instant.

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