Le gris mois de novembre est terminé, amenant avec lui sa température morne et déprimante. Toutefois, il est parti en nous laissant un merveilleux cadeau: l’album Deluxe de la Famille Ouellette. Rempli d’énergie et de sonorités éclatées, il nous surprend à la première écoute.
L’ambiance électropop de Deluxe est rafraîchissante. Le groupe nous offre des propositions totalement différentes de ce que l’on entend habituellement sur la scène musicale québécoise. Le son de La Famille Ouellette ne ressemble à rien d’autre. Par ses mélodies alliant une teinte folk et électro, la formation nous sort de notre zone de confort. La première pièce Kaatunga en est un bon exemple. Au rythme des tambours et des synthétiseurs, il est facile de se faire bercer dès les premières notes de l’album.
Une cohérence réconfortante
Le disque représente un ensemble songé et cohérent. On sent l’identité du groupe au travers des nombreuses pistes qui se suivent en gardant une certaine logique. Cette force d’ensemble provoque un effet d’envoûtement, alors que la musique semble envelopper et entraîner l’auditeur dans son univers.
Il faut aussi souligner un exploit réussi par La Famille Ouellette dans Deluxe : celui de présenter des pièces se démarquant les unes des autres sans nuire à la cohésion. En effet, la formation réussie à créer des titres uniques en leur donnant tous une personnalité distincte, que ce soit grâce au tempo ou par les arrangements musicaux.
C’est le cas de Monochrome, pièce ayant sa sonorité propre, mais qui s’emboite parfaitement dans l’œuvre de la formation. Ce morceau est un amalgame de tempos, tantôt rapide, tantôt lent jouant sur différent niveau d’énergie. Elle dégage à elle seule une ambiance éclatée démontrant la polyvalence du groupe.
La voix du chanteur est une force non négligeable de Deluxe. Que ce soit par son timbre ou sa puissance, sa voix a un petit quelque chose de calmant, de rassurant. Par ailleurs, l’accord entre le chanteur et les nombreux chœurs ajoute aussi une dimension harmonique au disque. On sent, grâce à ces unions, un certain esprit de famille qui s’installe tout au long du disque. C’est notamment le cas du morceau M’empêché où, tour à tour, le chanteur et le chœur se répondent ou chantent en harmonie.
Rendre le quotidien spectaculaire
La formation est capable de rendre des éléments banaux du quotidien en épopées grandioses. La pièce Jogging en est un bon exemple. Dans cette chanson, La Famille Ouellette fait l’éloge de la course à pied entre un homme et sa nouvelle flamme. Le morceau est capable d’un romantisme spectaculaire malgré la situation peu flatteuse que peut être une séance de jogging.
Autre exemple de ce phénomène, le morceau Hey, ça va nous amène dans une situation malaisante bien commune. Dans celle-ci, le chanteur décrit une rencontre entre deux anciens amants dans un transport en commun après un certain temps sans s’être vu. La formation est capable de faire évoluer la situation, passant des questions un peu froides et remplies de malaise en retrouvailles emplies d’espoir. Cette habileté à faire évoluer les textes et les personnages est remarquable et nous offre des propositions de haute qualité.
En somme, Deluxe est un album innovateur. Nous amenant dans des sentiers peu explorés au Québec, La Famille Ouellette présente une œuvre aboutie et rafraîchissante. Même si l’année n’est pas terminée, il est facile de dire que Deluxe est une réussite et qu’il fait partie des meilleurs albums francophones parus en 2017. À écouter encore et encore.