Ça faisait longtemps, tiens. On les avait presque oubliés, nos joyeux trublions héroïques. Qu’à cela ne tienne : Marvel et Disney, lançant en grand la saison des blockbusters américains, ont renvoyé Iron Man, Doctor Strange, Capitaine America et consorts à la bastonnade dans le tout nouveau et bien pétaradant Avengers : Infinity War. Waouh. Voilà la table mise pour un été d’une folle originalité. Portrait des grosses brutes qui envahiront nos écrans au cours des prochains mois, et des petits soldats qui tenteront de leur survivre.
Il est cruel de faire attendre les foules : après Infinity War, sorti le 27 avril dernier, Marvel remet ça dès le 18 mai avec le nouveau chapitre des aventures de Deadpool, le plus irrévérencieux des héros de l’écurie (propriété, celui-là, de la Twentieth Century Fox). Le premier film avait fait un tabac, offrant à Ryan Reynolds son premier bon rôle depuis la chute du mur Berlin (on exagère à peine). Pour l’occasion, le très vulgaire justicier se mesurera au dangereux et mécanique Cable (Josh Brolin, le Thanos du dernier Avengers, sans les prothèses mauves). La bande-annonce, hilarante, augure très bien.
Comme il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud, Disney lancera aussi, le 25 mai, le tout nouveau spinoff de la saga Star Wars : Solo, A Star Wars Story. Moins de six mois après le polarisant Les derniers Jedi, on s’attend cette fois-ci à une belle unanimité : tout annonce en effet un beau gros désastre. Phil Lord et Chris Miller (The Lego Movie), les réalisateurs originaux, ont été gentiment poussés vers la sortie par la productrice Kathleen Kennedy et remplacés par le peu transcendant Ron Howard. Dans le rôle du meilleur pilote de la galaxie, le bellâtre et inconnu Alden Ehrenreich semble avoir le charisme du Ryan Reynolds pré-Deadpool. On a hâte? Pas vraiment.
Heureusement, pour ceux qui seraient un peu las du pan-pan boum-boum, Michel Hazanavicius offrira le 11 mai Le Redoutable, comédie décalée sur le génial cinéaste Jean-Luc Godard, figure de proue de la Nouvelle Vague française. Le film a été acclamé par la majorité de la critique française (et conspuée par le reste). L’excellent Louis Garrel prête son cheveu sur la langue au mythique réalisateur français. À ne pas manquer non plus : Numéro une, sur l’ascension d’une ingénieure douée dans le monde des affaires français. La formidable Emmanuelle Devos, qui s’est fait trop rare au cinéma depuis 2013, a notamment récolté une nomination aux Césars pour sa performance, qu’on devine exceptionnelle.
En juin, place à deux gros canons québécois. Le 1er du mois sortira sur nos écrans La chute de Sparte, adaptation du très apprécié roman de l’écrivain et rappeur Biz. Le héros de cette fable adolescente sur l’intimidation et la découverte de l’amour sera interprété par le talentueux Lévi Doré. Le 28 juin, Denys Arcand, oscarisé pour Les invasions barbares, fera son grand retour dans les salles sombres avec La chute de l’empire américain. Maripier Morin y fera ses débuts au cinéma aux côtés de Louis Morissette, Alexandre Landry et Pierre Curzi. Ceux que la joie de vivre proverbiale du réalisateur québécois rebute pourront se rabattre sur Jurassic World : Fallen Kingdom, à l’affiche le 22 juin. Ou sur Mektoub, My Love : Canto Uno, nouvelle offrande d’Abdellatif Kechiche, Palme d’or à Cannes pour La vie d’Adèle. Question de goût.
Le 6 juillet, retour dans l’univers Marvel avec Ant-Man et la Guêpe. Les mauvaises langues diront que Disney presse un peu (si peu !) le citron, mais comme le premier film mettant en vedette le super-héros miniaturisé était franchement réjouissant, on est prêt à laisser leur chance à Paul Rudd, Evangeline Lilly et Michael Douglas. Les amateurs de nouveauté auront d’ailleurs la possibilité d’assouvir leur soif d’originalité avec Mission Impossible : Répercussions, à l’affiche le 27 juillet. L’agent Ethan Hunt, toujours incarné par le fringant Tom Cruise, y reprend du service pour une sixième fois.
Côté québécois, Ricardo Trogi plongera une nouvelle fois dans sa jeunesse avec 1991, troisième volet des sympathiques et pathétiques aventures de son alter ego un peu benêt, interprété par Jean-Carl Boucher. Le long-métrage précédent ayant empoché plus de deux millions au box-office en 2014, le cinéma de la Belle province fonde de grands espoirs sur cette franche comédie, campée en Italie – voyage d’adolescence oblige… Sortie : 27 juillet.
En août, le rythme des sorties ralentira considérablement. Notons tout de même Mile 22, quatrième collaboration entre Mark Wahlberg et le réalisateur Peter Berg (Deepwater Horizon). Leurs trois rencontres précédentes ayant donné certains des meilleurs films catastrophes réalistes des dernières années, on peut s’attendre à du solide. Le film prendra l’affiche le 3 août. Le 24 août, le Québec aura enfin droit au Rodin de Jacques Doillon, sorti il y a plus d’un an en terre de France. Le grand Vincent Lindon prête ses traits au célèbre sculpteur.