Furiosa : une épopée vengeresse

Comme à son habitude, Georges Miller n’est pas très friand des dialogues et leur préfère des courses-poursuites endiablées dans le désert. Retour sur un deuxième opus qui fait la part belle aux effets visuels et reste un divertissement de haut niveau.

Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme

 

Après le succès de son Mad Max : Fury road sorti en 2015, George Miller renoue avec la saga afin de revenir sur la genèse du personnage iconique de Furiosa (Alyla Browne puis Anya Taylor-Joy). Enlevée d’un espace idyllique pour être retenue en otage d’abord par Dementus (Chris Hemsworth) puis par Immortan Joe (Lachy Hulme), elle devra parvenir à survivre afin d’assouvir, in fine, sa vengeance. Le scénario n’a rien de bien compliqué et rempli toutes les cases du bon film de divertissement. Divisé en plusieurs chapitres, il s’écoule sur plusieurs décennies et permet de faire de nombreuses ellipses – parfois un peu trop artificielles et sans réel lien logique dans la construction de l’intrigue (on se demande, par exemple, comment Furiosa parvient à échapper aux War Boys).

Si quelques éléments nous ont dérangés, comme la scène d’ouverture avec un plan large de la Terre qui respire le vieux film des années 2000, ou les prothèses bien trop visibles – à la limite du risible – sur Chris Hemsworth, on apprécie toutefois les nombreuses scènes de combat ultra chorégraphiées. George Miller a même, cette fois-ci, ajouté des éléments aériens permettant d’ouvrir son cadre et d’apporter encore plus de dynamisme à son image. Les effets spéciaux sont pour le moment très peu visibles, mais n’oublions pas que le premier opus a quand même mal vieilli à ce niveau-là.

Choisir de faire une origin story est intéressant puisqu’elle permet au réalisateur de creuser et de donner de l’ampleur à un personnage. Malheureusement, l’objectif de Miller n’est pas d’apporter une quelconque humanité à Furiosa. Anya Taylor-Joy a d’ailleurs mentionné en entrevue les défis du tournage : n’ayant qu’une poignée de dialogues, il lui a fallu travailler en silence et parvenir à exprimer des émotions à travers ses expressions faciales uniquement. Le manque de profondeur est finalement un de nos plus gros regrets et empêche d’élever Furiosa au rang du premier opus. Bon film pop-corn, il est visuellement très efficace – sans pour autant égaler les prouesses techniques du Dune de Denis Villeneuve – et se regarde sans modération.

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