Normalement fermé le lundi, le Tam Tam Café a fait une exception le 20 février dernier et a ouvert ses portes afin d’accueillir l’événement Une soirée pour dire. Un événement où tous étaient invités à se réunir et à se parler. Se parler de quoi? D’amour, d’acceptation, de partage et bien plus.
À la suite des attentats de Québec, Maxime Plamondon, étudiant en études littéraires à l’Université Laval, a voulu répondre de façon positive à cet élan de haine. La réponse qu’il y trouva fut assez simple : contrer cette violence par la seule force des mots.
C’est donc ainsi que plus d’une dizaine d’artistes (provenant en grande majorité de la scène artistique de Québec) se sont réunis sur la scène du Tam Tam Café afin de lire des textes de tous genres dans un événement co-organisé par Lux et Maxime Plamondon.
Une bonne dose d’émotions
Ce fut une soirée au contenu et aux émotions variés: allant d’indignation et réflexion lors du texte sur la haine gratuite qu’a livré Mikaël Bergeron, mais aussi vers le réconfort lorsque Leigh Wright et sa guitare ont rempli la salle d’un folk chaleureux.
Il y avait aussi Paméla Personne qui, à la suite de l’élection de Donald Trump, avait demandé à ses amis Facebook de l’aider à dresser une « liste de doux » : une liste de petites choses qui font du bien, qu’elle a lu accompagnée de son copain et qui a su mettre le sourire sur les lèvres de tous. De plus, à l’entracte, le collectif RAMEN était présent afin de produire un poème instantané en échange de dons qui seraient tous remis au Centre culturel islamique de Québec.
Ceux qui sont partis avant la fin auront manqué le texte d’une artiste surnommée Plaquie qui a su livrer un dialogue mêlé d’un texte personnel des plus touchants. Née au Rwanda mais habitante du Québec depuis toujours, elle a su rappeler avec humour et passion la réalité d’un Québec où se mêlent quotidiennement acceptation et discrimination. À la fin du Mois de l’histoire des Noirs, elle tombait à point.
Communiquer ensemble
En plus de dénoncer la haine, la soirée avait une autre visée, comme l’explique Maxime Plamondon. « Notre objectif était double: dénoncer la haine et la violence, et créer une opportunité de rapprochement entre les communautés, initier un contact qui ne s’effectue pas spontanément. » En effet, en début de soirée le co-organisateur a voulu parler de l’homogénéisation des communautés culturelles à Québec. Celles-ci, bien qu’habitant une petite ville, ne se rencontrent pas beaucoup.
Une soirée pour dire se voulait donc un premier pas vers la rencontre de l’Autre, une première étape vers l’établissement d’un dialogue avec ces groupes culturels qui forment la richesse de la société québécoise. En ce sens, la bonne communication semble cruciale pour Maxime Plamondon. « En aucun cas, il ne faut chercher à prendre la parole au nom d’un groupe ou d’une communauté particulière, mais il faut s’exprimer avec eux, partager un discours commun. »
Juste avant la clôture de la soirée, deux invités surprise ont pris la parole: les responsables du Centre culturel islamique de Québec. Ils ont adressé à la foule des mots de remerciement, d’amour et de respect afin de rappeler à tous l’importance d’être unis. Une parfaite façon de mettre fin à la soirée en rappelant que si les drames scindent, ils peuvent aussi réunir.