Que diriez-vous d’une soirée d’improvisation où une dizaine d’artistes chevronnés entrecroiseront vidéo, musique, arts visuels, danse et poésie dans la plus affolante liberté? Cet exercice de haute voltige aura lieu à la salle Multi du complexe Méduse, ce vendredi 16 septembre.
Trois équipes occuperont la scène, chacune composée de membres de trois groupes artistiques multidisciplinaires, Le Pantoum, La Chambre blanche et Les Productions Rhizome, tous très actifs dans la Ville de Québec. Les artistes devront puiser dans leur bagage créatif pour engendrer des combinaisons innovantes, afin de se surprendre eux-mêmes, ainsi que le public. Selon Louis-Robert Bouchard, artiste audiovisuel et fondateur de la compagnie Interférences, arts et technologies, à l’initiative du projet, il s’agit d’ailleurs d’une première à Québec.
Une carte blanche (légèrement) programmée
L’ambiance sera d’abord installée par la DJ et vidéaste, Tania B. Lacasse, tandis que le public aura le loisir de visiter le bar. Puis, une maîtresse de cérémonie peu orthodoxe, Érika Hagen-Veilleux, lancera le bal avec une performance jumelant cirque, musique et poésie. Ses numéros serviront à fixer les thématiques des improvisations.
La première équipe se lancera ensuite, sans harnais, dans une performance de vingt minutes. Les autres équipes se succéderont par la suite pour la même période de temps, les prestations empruntant des trajectoires toujours inédites. Par exemple, un « bidouilleur» d’art numérique, un danseur et un « slameur » seront amenés à évoluer autour d’un même thème.
C’est par ricochet que l’aléatoire se déploiera dans le spectacle, chacune des équipes ignorant la préparation des autres. Les trois groupes ont eu auparavant l’occasion de travailler sur leur scénographie et leur contenu, mais c’est sur la scène que les dés seront lancés.
Si le spectacle emprunte à l’improvisation l’idée de performances d’équipes, il n’y aura pas de réelle compétition entre les trois formations. Le but est avant tout d’oser amalgamer les langages artistiques, afin de mieux explorer les possibles de l’art multidisciplinaire.
Une myriade d’objectifs
L’initiateur du projet, Louis-Robert Bouchard, espère que les limites de chaque discipline seront repoussées et que le spectacle pourra servir à une analyse et à une éventuelle théorisation des processus du multidisciplinaire.
Ce qui l’intéresse dans cet art, c’est l’idée de « multiplier les sens, les symboles, à travers différents médiums artistiques ». Lorsqu’il entremêle les disciplines, il souhaite que chaque élément contribue de manière égale à la dynamique de l’œuvre, et qu’un nouveau langage artistique soit formé.
Si la recherche l’intéresse, l’aspect rassembleur d’une telle soirée le stimule tout autant, puisqu’il espère que le projet entraînera de nouvelles collaborations dans le milieu culturel. Il souhaite aussi que cette soirée agisse comme une « force de démocratisation » pour l’art multidisciplinaire, afin que celui-ci, encore embryonnaire au Québec, soit connu et apprécié par un public nouveau.
Quand l’art et la technologie s’harmonisent
Le réseau qui chapeaute la soirée, Interférences, arts et technologies, a été fondé par Louis-Robert Bouchard il y a un an. Il s’agit d’un reflet du réseau de contacts qu’il a tissé avec les années.
Avec son nouveau projet, Louis-Robert Bouchard entend bien impressionner et surprendre son public. Une récidive de ces « soirées d’impro » est possible, avec d’autres variantes, peut-être dans d’autres salles. D’ici là, c’est à voir ce vendredi, 16 septembre, à 20h à la salle Multi du Complexe Méduse.