Karim Ouellet brille avec l’OSQ

Karim Ouellet a offert une prestation haute en couleurs ce mardi 9 février, avec à la clé une pop feutrée ajustée par la rigueur de l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ). Dirigés par Alain Trudel, chef de l’Orchestre symphonique de Laval, les musiciens ont réussi haut la main le pari de conquérir le cœur du public du Grand Théâtre.

Réussir à harmoniser pop et musique classique n’est pas donné à n’importe qui. Karim Ouellet a revisité ses succès avec un bel accord entre lui et « la gang », qualificatif qu’il a donné aux musiciens de l’OSQ. La voix du chanteur, sa guitare, les cuivres audacieux, les vents et les cordes se sont confondus à merveille le temps du show. Celui-ci s’est clôturé par un standing ovation bien mérité.

Le concert a commencé avec une belle entrée en matière de l’OSQ qui a revu ses classiques avec La Flûte enchantée de Mozart. Puis, le jeune Karim est arrivé plus fougueux que jamais pour offrir ses premiers titres avec la douce symphonie de l’orchestre. Ambitieux sans être pédants, les artistes ont misé sur des valeurs sûres telles Marie-Jo, Cyclone ou encore L’Amour.

Malgré les mésaventures de sa capricieuse sangle de guitare, qui n’a eu de cesse de se défaire, Karim Ouellet s’est rattrapé avec autodérision. « Nous sommes toujours des professionnels », a-t-il lancé à la foule. L’aide précieuse de son bassiste Guillaume Tondreau aura d’ailleurs permis de poursuivre le concert sans trop d’entraves. L’ambiance est posée, juste assez pour détendre l’atmosphère.

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Karim Ouellet et l’OSQ – Photo Philippe Beauchamp

Des surprises au rendez-vous

Le jeune auteur-compositeur-interprète ne s’est pas contenté de compiler ses gros succès pour nous surprendre. Bien au contraire, le musicien sénégalo-québécois en a profité pour faire quelques faveurs au public. Il a fait découvrir en solo des titres fraîchement composés parmi lequel figure Trente, qui sera dans son prochain album, attendu en mars prochain.

Ouellet et l’OSQ ont misé la carte de l’audace grâce au mélange de registres inattendus et réussis. Par une courte dédicace à King Abid, qui vient de sortir son premier album, il a livré un morceau aux accents reggae. Il a également fait crier sa guitare pour donner des sonorités plus rock sur Les brumes. Sans compter les titres inédits comme la comptine Il était une fois et La mer à boire qu’il a joués sans l’OSQ.

Safia Nolin était également venue ouvrir le bal avec Joseph Marchand, son guitariste. Sa première partie, teintée d’humour entre chacune de ses compositions, a faire rire l’audience. En reprennent quelques chansons de tirées de son album Limoilou, elle a envoûté le public au son de sa guitare et de sa voix suave.

Quelques incohérences

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Show Karim ouellet – Photo Philippe Beauchamp

La première esquisse en solo de Trente a été sublime, mais un tantinet précipitée. Après avoir goûté aux belles virevoltes des violonistes durant Marie-Jo et la finale philharmonique de Cyclone, on espérait que le concert poursuive dans cette lignée. Or, ce moment a brisé l’équilibre du concert jusque-là établi par le métissage classique-pop instauré depuis le départ. On reste un peu sur sa faim.

Cela était sans compter sur certaines parties où Karim Ouellet manquait à l’appel, dont Les noces de Figaro de Mozart et les Danses roumaines de Béla Bartók qu’a jouées l’OSQ. Malgré le talent de l’orchestre et l’impétuosité avec laquelle ses musiciens ont abordé ces grands classiques, leur présence au sein du concert de Karim Ouellet était dénuée de cohérence et a fragmenté l’esprit initial du spectacle.

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