Photo : Barbotin Elia

La transversalité des connaissances bien ancrée dans le réel

Le 14 septembre dernier avait lieu le vernissage de l’exposition Sciences & arts, projet initié par la doctorante en sciences de l’administration, chargée de cours et poète Virginie Francoeur. Présenté au pavillon Jean-Charles-Bonenfant, ce fruit d’une collaboration entre trois différentes facultés de l’Université Laval invite à la réflexion sur la valeur de l’éducation et la pollinisation croisée entre recherche et création.

 

L’idée de provoquer un dialogue entre les sciences et les arts a germé dans l’esprit de Virginie Francoeur au cours de son parcours universitaire en gestion, profil plus porté sur la rationalité que sur la créativité. Ce qu’elle trouve réducteur, illustrant: «Puisque je viens aussi du milieu littéraire, je ne suis pas d’accord avec ce présupposé, parce que, quand j’écris un article scientifique, il y a toujours une part d’imaginaire qui ressort », avant d’ajouter qu’aussi paradoxal que cela puisse paraître, le contraire est aussi possible, soit de voir des idées de textes scientifiques émaner de la lecture d’un poème.

Cette réflexion additionnée à une impression constante de course à la rentabilité de la part des universités modernes, où l’accent est mis sur les compétences, ont poussé la poète à prendre les devants, «à faire en sorte que nos deux hémisphères se parlent, l’imaginaire et l’analytique ».

Un travail collaboratif en différents volets

La réalisation du projet s’est déclinée en trois volets, ajoutant à chaque étape la contribution d’une nouvelle faculté. Six chercheurs de la Faculté des sciences de l’administration ont d’abord soumis un de leurs textes, puis ceux-ci ont été proposés à 12 étudiants de la Faculté des lettres, invités à les traduire en poème ou en prose. 12 étudiants de l’École de design durent quant à eux les traduire en dessin-affiche. La responsable du volet littéraire est Anne Peyrouse, alors que Sylvie Pouliot et Stéphane Vallée se sont occupés du volet design.

La première impression qu’a eu Virginie Francoeur en amorçant l’attribution des textes était d’entrer dans l’inconnu, car «personne ne se connaissait entre les programmes, il y avait un grand intérêt à se parler, à sortir de nos tours d’ivoire ». Le décryptage des textes scientifiques, la plupart sur des thèmes à teneur sociale, a éveillé un réel intérêt chez les étudiants-créateurs, au grand bonheur de l’inventrice du projet qui y voit une belle application de la transversalité des connaissances.

Une surprise jusqu’à la fin 

Le résultat de cet échange mène à un quatrième et ultime volet: l’exposition présentant chacun des six textes associé à son couple de propositions littéraires et celui d’affiches. La doctorante et poète, dont le projet a déjà essuyé quelques refus avant d’être conçu de manière essentiellement bénévole, ne savait pas à quoi s’attendre avant la toute fin de l’opération et a été agréablement surprise. «C’est une réussite de voir que ça forme un tout et que ça ait été livré dans les délais », conclut-elle.

L’exposition Sciences & arts est présentée au 4e étage du pavillon Jean-Charles-Bonenfant jusqu’au 23 décembre.

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