La Ville de Québec à la mode de chez nous

Épiceries, disquaires, commerces en tous genres : Québec est ponctuée de petits magasins indépendants. Les boutiques de mode ne font pas exception à la règle. Portrait d’un milieu est en pleine effervescence.

Depuis quelques années, le prêt-à-porter québécois se démocratise. Plusieurs grands noms y sont bien implantés, tels Myco Anna et Karkass depuis les années 1990. Cependant, en 2015, la ville est devenue une terre d’accueil pour les designers émergents.

Des secteurs favorables

Saint-Sauveur, Saint-Roch et Limoilou sont des secteurs en perpétuel essor. Ces quartiers sont centraux et les habitudes de leur population favorisent les jeunes commerçants. La disponibilité et le prix des locaux y sont également pour quelque chose quand il est temps pour les entreprises d’y faire leur nid.

Il y est donc plus facile de se constituer une clientèle fidèle qui accorde de l’importance à la provenance de ce qu’elle consomme. « Ce sont des quartiers avec une forte densité commerciale qui permettent de faire du lèche-vitrine et d’attirer des clients qui ne se déplaçaient pas nécessairement pour aller visiter une boutique de mode en particulier », exposent Dominique Dupont et Bruno-Clément Boudreault, copropriétaires de Si les objets pouvaient parler, sur la rue du Pont.

Défilé Coeur de LoupPhoto : Archives Impact Campus - Simon Dufresne
Défilé Coeur de LoupPhoto : Archives Impact Campus – Simon Dufresne

La chose est toute aussi vraie pour l’ensemble de la Ville de Québec, où il existe une liberté pour les designers qui favorise la création d’items uniques, souligne Nathalie Jourdain. « On est moins dans un moule que les designers de Montréal. Les compagnies sont plus petites ici, donc plus libres », ajoute la designer de Cœur de Loup.

L’essor de la mode à Québec est en partie explicable par la demande de pièces locales de qualité, prouvant que l’achat local ne se limite pas qu’à l’alimentation et aux microbrasseries. Cela permet de distinguer la mode locale du fast-fashion qu’on retrouve dans les centres d’achats ou les magasins grandes surfaces.

Le rétro, plus in que jamais 

Que ce soit par nostalgie, par passion ou par coup de cœur, les objets et la mode vintage sont populaires à Québec. Les entreprises l’ont rapidement compris et offrent une panoplie de produits pouvant rappeler un temps révolu.

Si les objets pouvaient parler offre à sa clientèle plus que de la décoration et des accessoires, mais une manière de vivre et une passion, comme l’expliquent les propriétaires : « Ce qui est le plus valorisant, c’est de sauver des objets qui auraient carrément fini leur vie aux ordures. Chacun voit les objets d’une perspective différente compte tenu des expériences de vie, des goûts. »

La popularité du rétro s’explique aussi par une volonté de consommer de façon responsable en tenant compte de l’environnement et de l’achat local.

En quête de l’unique

Plusieurs designers, comme Caroline Liard de la griffe Carlo, profitent de cette quête de la pièce unique qui permet de se démarquer. « De nos jours, nous avons moins tendance à nous laisser dicter les critères de ce qui est conforme ou à la mode, lance-t-elle. Nous préférons partager notre vision personnelle en créant notre propre style, afin de montrer aux autres notre unicité. »

Par conséquent, il y a une grande demande pour des collections créées à quelques exemplaires. Par ailleurs, Cœur de Loup attire sa clientèle de cette manière. Sans oublier la boutique rétro-locale Si les objets pouvaient parler, qui, pour rejoindre les valeurs et les besoins des consommateurs, collectionne les objets rares.

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