Véritable classique annuel pour les amateurs d’improvisation théâtrale, l’Open de la LUI avait lieu la fin de semaine dernière au Grand Salon de l’Université Laval. De vendredi à dimanche, dix équipes d’un peu partout dans la province (et une provenant de Suisse) ont rivalisé d’ingéniosité et d’esprit devant une foule nombreuse afin d’atteindre la grande finale. L’ultime duel entre deux formations de Montréal, la L.I.M. (Ligue d’Improvisation Montréalaise, champions en 2017) et la Limonade, allait finalement voir cette dernière triompher par la marque de 6 à 4.
Disputée en fin d’après-midi dimanche, la finale de l’Open a offert au public de beaux moments d’humour et d’inventivité. Mentionnons au passage cet opéra lyrique interprété avec brio par des joueurs des deux équipes, à grand renfort de bruitages et de figurants, jusqu’au crescendo final dépassant le temps alloué. Pensons aussi à cette parodie d’émission de service alignant, sourire en coin, plusieurs clichés du genre, comme la petite coupe de vin du « jeudredi » ou bien la « mère indigne » relatant bourdes et omissions parentales avec détachement. Un Nicolas Michon (L.I.M.) bien en voix n’a pas hésité à joindre le Joker Band, groupe résident de la LUI, pour interpréter I Kissed A Girl de la chanteuse américaine Katy Perry deux fois plutôt qu’une. Au rayon des blagues potaches, finalement: cet apprenti comédien pour adultes évoluant avec maladresse dans une parodie égrillarde (l’euphémisme est de nous) de Dans une galaxie près de chez vous.
Tout juste avant l’annonce du résultat final, les trois étoiles de la partie ont été décernés, en ordre décroissant, à Francis Sasseville (L.I.M.), Marie-Ève Morency (L.I.M.) et François Ruel-Côté (Limonade). Des prix concernant l’ensemble du tournoi ont ensuite été remis, dont celui de l’« Équipe sympathique » (sujet à un vote des pairs) aux Suisses de l’Impro Riviera, alors que leur joueuse Odile Cantero s’est méritée le trophée du « Joueur constructeur ». Jérémy Laliberté de la Limonade et Marie-Noëlle Gobeil de la LIQ (Ligue d’improvisation de Québec) ont enfin été couronnés « Joueur et Joueuse du tournoi ».
L’organisation satisfaite
La responsable de l’organisation de l’Open 2018, Delphine Guénette-Mainguy, de retour en poste pour une deuxième année, affirme que l’équipe est « bien satisfaite » de l’événement de la fin de semaine dernière, tant sur le plan de l’achalandage que du déroulement des activités, sur la patinoire comme à l’extérieur. L’édition 2018 a engendré un peu plus de revenus que l’édition de l’année dernière. Alors qu’elle s’attendait à recevoir une foule plutôt petite et discrète au cours de la journée de samedi, conséquence prévisible du mauvais temps qui affectait à ce moment la région de Québec, l’organisatrice assure que le public était tout de même au rendez-vous et que les retards occasionnés par la neige ont été minimes.
L’Open étant un défi logistique demandant une attention constante au cours de la fin de semaine, Delphine Guénette-Mainguy n’a pu assister à la totalité des rencontres, mais lorsque questionnée sur les moments forts d’improvisation du tournoi, elle mentionne la finale, qui donne toujours lieu à des créations de qualité, ainsi qu’une improvisation de catégorie expérimentale particulièrement réussie par l’Impro Riviera vendredi dernier au cours de laquelle les tapis ont été arrachés et lancés dans l’assistance. S’appuyant sur une formule efficace, l’équipe organisatrice n’a apporté que des changements minimes à l’Open de cette année, notamment dans l’accueil des équipes participantes (repas, activités).
Le fait de rassembler des équipes d’improvisation d’un peu partout dans la province et d’Europe a un effet bénéfique pour tous, selon Guénette-Mainguy, joueurs et spectateurs. Chacun est de la sorte exposé à différents styles de jeu, la formule de l’improvisation théâtrale variant souvent entre troupes, voire même entre Québec et Montréal, les deux villes les mieux représentées à l’Open 2018. « La LUI c’est vraiment calqué sur la LNI (Ligue Nationale d’Improvisation) dans le style de jeu, avec les jerseys, les votes, les pénalités, les gougounes, affirme-t-elle. La Limonade et la L.I.M. sont plus dans le théâtral. »
