Sans mesure: La musique qui s’improvise

Qui a dit que ça prenait nécessairement une partition et des heures de pratiques pour créer un spectacle de musique réussi? La Ligue d’improvisation musicale Sans mesure de l’Université Laval prouve, pour une troisième année, qu’en musique aussi, on peut improviser.

Le premier match de la saison d’improvisation musicale à l’Université Laval s’est déroulé jeudi dernier, devant une foule de près de cent personnes réunie au Grand salon. Les bleus et les rouges s’affrontaient pour l’occasion.

Le concept de l’improvisation est simple, mais pas si facile à réaliser : on doit illustrer un thème donné par la musique. Les mimes et les dialogues sont interdits, tout comme l’utilisation d’une chanson connue pour plus de quatre mesures. Il faut improviser du nouveau matériel, en lien avec la carte proposée par l’arbitre. Pour le reste, le fonctionnement est très similaire à de l’improvisation théâtrale : thème, catégorie, temps de jeu, improvisations mixtes ou comparées, vote du public, etc.

Catégories diversifiées

Dans le cadre du premier évènement de la saison, les cartes proposées étaient très variées, passant de « ma première journée à l’école » réalisé dans un style métal, à « une envie pressante », où le rythme devait constamment accélérer. Des catégories plus difficiles étaient aussi attribuées, comme dans « une attaque surprise », où un joueur devait utiliser un autre instrument que le sien, ou dans « équitation sauvage », où seul le corps pouvait être utilisé comme instrument.

À l’animation, Jérémie Michaud, un ancien du baccalauréat en théâtre de l’UL, s’est assuré que la foule n’ait pas le temps de s’ennuyer entre deux cartes. Il proposait concours, blagues et analyses assez cocasses d’un néophyte en musique, mais expert en improvisation. « On veut ouvrir l’improvisation musicale aux gens en dehors de la faculté de musique. Le partenariat avec le bac en théâtre, qui s’occupe aussi de la technique, est un bon pas dans cette direction », affirme la coordonnatrice de la ligue Amélie Whittom. Un bon groupe d’étudiants en théâtre était d’ailleurs présent pour encourager les joueurs.

Six matchs, trois équipes

Pour cette troisième saison, la coordonnatrice a réussi à former trois équipes complètes qui se disputeront quatre matchs, menant à une finale où les deux meilleures équipes s’affronteront à la fin de l’année. Pour la sixième soirée, elle espère créer un évènement spécial où la ligue de l’UL jouerait en compagnie de la Ligue d’improvisation musicale de Québec (LIMQ), qu’Amélie décrit comme étant formée de professionnels.

Le nombre réduit d’équipes (trois au lieu de quatre) s’explique par le fait que chacune doit comprendre au moins un bassiste et un batteur pour assurer la base musicale. Il manquait un bassiste pour pouvoir créer quatre équipes complètes. « Comme il y a moins d’équipes, j’ai pu me permettre une petite sélection pour m’assurer d’une bonne diversité d’instruments et ne garder que les gens les plus motivés », raconte-t-elle.

En improvisation musicale, les joueurs ne se contentent pas uniquement de se présenter aux matchs, ils doivent aussi participer à des rencontres d’équipe pour se préparer. « Ils se donnent eux-mêmes des thèmes pour pratiquer et s’entendent sur des gestes pour se comprendre durant une impro », explique la coordonnatrice.

Cette année, les musiciens sont presque tous nouveaux dans la ligue. Sur les 15 improvisateurs, seulement quatre y ont déjà pris part. Ceux-ci sont répartis afin d’équilibrer les forces. Selon Amélie, les joueurs qui ont participé jeudi ont beaucoup apprécié l’expérience. « Ça permet de faire un spectacle en s’amusant librement. On joue pour avoir du fun », estime-t-elle.

Le prochain match de la ligue se tiendra le 10 novembre à 20 h au Grand salon du pavillon Alphonse-Desjardins. Il s’agira, cette fois-ci, d’un duel entre les verts et les bleus.

Auteur / autrice

  • Cloé Hurtubise

    Je suis une vraie passionnée de culture. Lecture, théâtre, musique, cinéma, nommez-en! Par-dessus tout, j'adore écrire. C'est pourquoi j'ai choisi de devenir journaliste. Je suis donc diplômée en Arts et technologie des médias, option journalisme du Cégep de Jonquière. L'été, j'écris pour le journal de ma ville natale, Chibougamau.

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