Mercredi dernier, cinq professeurs de jazz ont su animer la Salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques–Casault de telle sorte que le public en redemandait. La prestation Les professeurs de jazz en concert promet une saison d’automne 2017 empreinte de virtuosité pour la Faculté de musique de l’Université Laval.
Les musiciens Gabriel Hamel (guitariste), René Proulx (percussionniste), Rafael Zaldivar (pianiste), Adrian Vedady (contrebassiste) et Janis Steorans (saxophoniste) ont su transmettre leur amour du jazz. Dès la première pièce, l’atmosphère rythmée de Nobody Else but Me de Jerome Kern n’a laissé personne indifférent. Entre l’ambiance cozy de Softly as a Morning Surprise par Hammerstein et Romberg et les accents inspirés du Sud de Laticook par Gabriel Hamel, chacun a pu y trouver son compte entre classiques et interprétations plus libres du jazz.
De l’importance de l’expérimentation
Le guitariste Gabriel Hamel explique à quel point il est agréable pour son équipe et lui de se retrouver en cette occasion. Il mentionne que « parfois, ce sont des pièces qu’on joue seulement une fois et qu’il y a toujours une part expérimentale et de création au travers de ça ». Marqué par des thèmes connus, le jazz est pourtant « sorti du cadre » depuis longtemps, indique le musicien et coordonnateur. « Pour un standard de jazz, on va puiser dans des thèmes qui ont déjà été joués beaucoup, qui ont une certaine formule harmonique préétablie. On se sert des formes, des standards pour improviser. Souvent, on va jouer dans un certain style qu’on va garder. Il y a l’aspect création, il va peut-être y avoir un petit moment où on s’éclate plus, mais la forme est là », a-t-il décrit.
En termes de création plus poussée, il peut arriver que les musiciens « fassent suite » à une œuvre existante en lui donnant des accents plus modernes. C’est ce qu’a fait Janis Steorans en composant un nouveau thème sur les bases d’un standard avec la pièce Rebirth présentée lors du spectacle.
Hamel explique que la part d’improvisation dans les pièces fait partie intégrante du spectacle. « On identifie des thèmes au début et à la fin de la pièce. Au milieu, c’est de l’improvisation, mais autour des thèmes de la pièce » précise-t-il. Il mentionne que dans le cadre de leur travail, les musiciens de ce spectacle sont amenés à être polyvalents dans la mesure où on leur demande d’adopter des styles différents de jazz selon le contexte.
Peu de temps pour répéter
Seul détail, en raison des horaires chargés de chacun, les artistes disposaient de très peu de temps pour répéter. L’ensemble a communiqué quelques semaines avant le spectacle pour choisir les pièces qu’il désirait présenter. « Il reste que c’est pas beaucoup une répétition pour un spectacle comme ça! Ce serait pas possible si on n’avait pas un background », ajoute le guitariste. C’est donc une journée avant la représentation que les musiciens ont mis en commun le fruit de leur travail individuel.
Plusieurs spectacles musicaux d’élèves et de professeurs de la Faculté sont à venir, la programmation se trouvant sur son site Internet. Du répertoire classique aux œuvres contemporaines, tous peuvent y trouver satisfaction.