Qui sont les visages de la scène artistique de demain? Quel avenir leur est-il réservé? Comment perçoivent-ils le milieu? Pour répondre à ces questions, Impact Campus est allé à la rencontre de finissants de maîtrises de trois des branches artistiques enseignées à l’Université Laval : théâtre, littérature et musique.
À la question : pourquoi étudier dans ce domaine? Les trois étudiants rencontrés sont unanimes : pour la passion et l’amour des arts. Tous concèdent qu’il s’agit d’un milieu difficile, mais ils se disent prêts à faire les sacrifices nécessaires. « Il faut constamment se surpasser, être impliqué, vivant. Moi, je n’attends pas les coups de téléphone, je les fais », explique Thomas Langlois, finissant à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran.
Bien sûr, il lui arrive d’avoir des moments de découragement, mais règle générale, le risque le stimule. « Pour moi, c’est presque une raison de faire les choses. Plus il y a de risques, plus j’ai envie de le faire », affirme-t-il.
Le finissant à la maîtrise en études littéraires, Anaël Turcotte, abonde dans le même sens. Son but, au cours de ses études, était de se faire un maximum de contacts et d’amis afin de collaborer à des projets. « Quand on est déjà impliqué dans le milieu, trouver un emploi lié à nos études devient moins majeur, car on fait déjà quelque chose qu’on aime », estime-t-il.
De son côté, Audrey-Anne Roberge, finissante à la maîtrise en didactique instrumentale, s’est tournée vers l’enseignement de la musique afin d’avoir un emploi stable dans son domaine, tout en prenant part à une tonne de projets. « Je ne savais pas si j’allais pouvoir faire des concerts à temps plein, donc j’ai choisi cette voie, mais je profite de toutes les opportunités de jouer devant les gens », affirme-t-elle.
Selon Audrey-Anne, pour percer dans le domaine musical, il faut avoir beaucoup de contacts et ne pas avoir peur de se vendre en allant cogner à des portes, porter des démos, des CV.
Une multitude de projets
Thomas, Anaël et Audrey-Anne cumulent tous trois une panoplie de projets. Le premier se considère comme un créateur multidisciplinaire et s’intéresse au croisement des genres. Au sein de sa maîtrise, il a poursuivi une recherche-création qui l’a mené à transformer un court slam en un spectacle théâtral de 25 minutes.
Lapalissade, un spectacle multi proposant un univers interactif, créé avec les autres finissants de son baccalauréat et son projet …manquante, un hybride multi-littéraire sont aussi de bons exemples de sa vision. « J’aime toucher à tout. Je ne vois pas les choses dans des cases, mais comme un système, une constellation. Chaque élément est différent, mais peut se relier aux autres », explique-t-il.
Thomas cumule les ateliers et les conférences, travaille sur un micro-recueil de slam et est le cofondateur de Joker Joker, une compagnie de diffusion multi et nomade.
De son côté, Anaël Turcotte s’apprête à compléter une maîtrise en études littéraires où il réalise une recherche sur Arvida, de Samuel Archibald, en plus de travailler sur l’écriture d’un roman. Le jeune homme s’implique également au sein de deux collectifs littéraires : les collectifs Exond et Ramen. Le premier propose depuis trois ans des spectacles littéraires au mois de la poésie, alors que le second vise à montrer que la poésie peut être accessible à tous. Des soirées de lecture avec micro ouvert et des ateliers de création sont donc offerts au public.
Enfin, Audrey-Anne participe à plusieurs projets musicaux, dont un ensemble de jazz, La troupe des flâneurs romantiques, qui lancera son troisième album cet été. Elle est également présidente de l’association de musique et capitaine d’une équipe de la ligue d’improvisation musicale Sans Mesure.
Ses études lui ont fait voir son désir d’enseigner, ce qui l’a mené à effectuer son mémoire de maîtrise sur l’éveil musical des enfants. Elle transmet également sa passion pour la musique aux jeunes des écoles primaires et secondaires de Québec où elle dispense des cours.
Un avenir plein de promesses
À compter de l’automne, Thomas poursuivra son cheminement au doctorat, dans le but de développer d’autres outils pour sa pratique et de toujours se renouveler. « J’essaie toujours d’être au bon endroit, au bon moment, à faire la bonne chose », conclut-t-il.
De son côté, Audrey-Anne se trouve gâtée par son travail d’enseignante, mais espère aussi continuer à jouer le plus possible à Québec, rester active musicalement et, bien sûr, vendre quelques albums.
Anaël, lui, ne souhaite qu’une chose : avoir un impact sur la ville de Québec en y amenant encore plus de poésie. « C’est une ville qu’on dit très conservatrice, mais je crois qu’il y a une richesse qui est à exploiter, à faire ressortir. Et on va y arriver, sans aucun doute. »