Ambiance chaleureuse, marché de ruelle et autres prestations étaient au rendez-vous au pied de la côte de l’Aqueduc la fin de semaine dernière, pour la cinquième édition du Festitook. Compte-rendu d’un festival de quartier entièrement autogéré et fièrement engagé.
Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités
Fondé en 2019, Le Racoin est l’initiative d’une poignée d’habitant.es du quartier Saint-Sauveur réuni.es autour de ce qui se veut un espace communautaire au confluent des rues Arago, de l’Aqueduc et de la ruelle Bayard.
Chaque année, à la fin septembre, une scène est aménagée dans la cour et les environs prennent vie pour l’annuel Festitook, un festival qui allie autogestion, artisanat local, engagement citoyen et une programmation musicale qui va du folk au punk en passant par le funk et le klezmer.
La fête a commencé vendredi après-midi, et les premiers.ères festivalier.ères ont pu faire leur entrée au prix d’une simple contribution volontaire. En collaboration avec plusieurs partenaires locaux comme le comité citoyen Saint-Sauveur, plusieurs brasseries et cafés du coin, mais surtout une équipe de bénévoles dévoué.es, le Festitook tente d’offrir l’expérience la plus inclusive possible aux gens de la Basse-ville.
Parmi les prestations de cette première journée, soulignons les rythmes brésiliens de l’orchestre Pe na Rua, le funk frénétique de Rusty Jazz Motorfunk et la fin de soirée sous l’hospice des Montréalais de Stompin Trees.
Samedi, la ruelle Bayard s’est transformée en marché pour accueillir une panoplie d’artisans et d’artistes locaux. Savons artisanaux, toiles éclectiques, chemises recyclées, zines politiques, tout y était pour vider son portefeuille pour une bonne cause la fin de semaine dernière.
C’est au milieu des étals que s’est produit Gabrielle Noël-Bégin, alias Margaret Tracteur. Ayant longtemps vécu à Québec, et occupant une solide place dans le palmarès folk québécois, elle en est à sa deuxième participation au Festitook. « C’est comme le party annuel du monde dans la marge au Québec … mais en même temps un party de voisins », a-t-elle remarqué à propos de l’événement après sa performance sur la deuxième scène du festival.
Plus tard dans la soirée l’Ensemble Klezmer de Sainte-Nigoune a fait découvrir à plusieurs la beauté de ce style de musique traditionnelle juive pendant que Caillou, légende du milieu punk de Québec nous a offert du flamenco à la raquette.
Après un drag show ayant pour titre « Anxiété et Paillettes », c’est sous les notes du folk de Mycélium et du punk des filles de Crachat que la foule s’est découvert des envies « d’agréments en se bousculant ». La soirée fut couronnée par un peu de musique électronique de ruelle.
Plus reposante, la dernière journée a commencé avec un cours de yoga. En marge de la programmation folk du dimanche, les festivalier.ères ont également eu accès au micro de la deuxième scène toute la journée pour réciter leurs poèmes ou même improviser un spectacle. Le Festitook 2023 s’est terminé avec tout autant d’entrain qu’il a commencé avec le bluegrass de Blabuzard Pêcheur et les musiscien.nes prisé.es de Homebrew Remedy.