Comme l’an dernier, Impact Campus célèbre la journée mondiale de la poésie, le 21 mars, avec un cadavre exquis. Chaque quatrain de cette création à 14 mains est inspiré du vers qui le précède. Résultat : une oeuvre sans autre fil conducteur que le thème imposé, la poésie.
À l’ère des textos et des téléphones cellulaires
Je revendique une poésie riche et durable comme de la fonte
Qui parlerait d’amour, mais pas de Tinder
Une poésie qui rime fort et qui touche là où ça compte
Car après tout, c’est ce qui importe
Que les mots se marient
Et qu’ils se transportent
Dans ces phrases tout en harmonie
Le poète s’assoupit aux heures de gloire
Papier à crémer nos yeux
Racle ta voix de superbe
Le chat enroué et la couette accrochée au menton
Durant notre brunch paresse, ses poils s’enfargent dans l’encrier au pied du lit
Il salit des pages blêmes
S’y révèle un Victor Hugo crachant, affaibli :
« Gloutons, vous n’auriez pas pu attendre à la fin du carême? »
Jacques Brault, voilé par l’amertume d’un jour sans lendemain
Laisse la mélancolie conduire sa main
Espérant lier sur le parchemin
Des lettres orphelines qui mourraient de faim
Pardon, les lettrines c’est sur du parchemin
On est en 2016 et je préfère d’autres fins
La faute aux blogues, à Facebook et au Voir
Leur design est plus séduisant à croire
Les poèmes coulent
Dégoutent le long des Peut-être
Qu’on entaille comme des érables
Planifiant déjà des crêpes
Pleines de Nutella et de sirop qui coule
Mon samedi matin en version calories vides
Avec un recueil de poèmes sur mon canapé, tout roule
Mes émotions sur le papier en encre liquide.
Avec Anne-Sophie Maltais, Arnaud Ruelens-Lepoutre, Julien St-Georges Tremblay, Camille Cantin, Alice Beaubien, Paul Dubé et Kim Chabot.