Histoire judiciaire québécoise inspirée de faits vécus, L’affaire Dumont est le troisième long métrage de Daniel Grou, mieux connu sous le nom de PodZ. Une production simple où l’émotion est à l’honneur.
Marie-Claude Savoie
Au début des années 90’, Michel Dumont est accusé et déclaré coupable (à tort) pour agression sexuelle. Malgré le ravissement de la présumée victime, l’absence de preuve et les nombreux appels, ce n’est qu’en 1997 qu’il sera libéré grâce à l’acharnement de sa conjointe Solange Tremblay.
C’est cet acharnement que PodZ nous présente à travers ce triste récit où le désespoir aurait très bien pu l’emporter sur le désir de justice. Car l’histoire de monsieur Dumont ne s’arrête pas à ses déboires judiciaires : la pauvreté et la séparation houleuse avec son ex-conjointe et mère de ses deux enfants, qui sont eux-mêmes victimes d’agressions sexuelles dans leur foyer d’accueil, en font aussi partie.
Bien qu’il ne se réinvente pas avec L’affaire Dumont, le réalisateur a su bien cerner la façon de mettre en valeur la tristesse des personnages qui s’avèrent au final très forts. Les nombreux silences agrémentés de plans rapprochés et la facture visuelle grisâtre appuient bien le jeu des acteurs principaux Marc-André Grondin (Michel Dumont) et Marilyn Castonguay (Solange Tremblay).
D’ailleurs, quant aux performances de Grondin et Castonguay, ils incarnent avec précision le couple. C’est à la sortie de prison de Dumont qu’on le réalise. Le film est alors entrecoupé d’images d’archives de l’émission Enjeux où l’on peut, entre autres, connaître l’intonation de la voix et la gestuelle des vrais Michel et Solange.
Ainsi, malgré la lourdeur du film — deux heures dans une atmosphère plutôt déprimante — PodZ réussit une fois de plus à nous présenter une histoire touchante et réalisée avec exactitude.