La fin de session submerge les universitaires, tandis que la première neige borde enfin les trottoirs de Québec. Pour certain.es le niveau de stress augmente, pour d’autres, le sommeil se fait plus rare et, pour d’autres encore, il est difficile de rester concentré. Bref, le moral n’est peut-être pas à son meilleur. Il existe une solution toute simple pour atténuer ces effets négatifs dans nos vies : prendre l’air.
Par Marie Tremblay, journaliste multiplateforme
L’hypothèse de la biophilie propose que les humains aient tendance à rechercher des connexions avec le monde naturel et les autres formes de vie. Au téléphone, Virginie Gargano, professeure adjointe à l’École de travail social et de criminologie, m’explique que c’est une hypothèse pratiquement impossible à vérifier. Elle ajoute, cependant, que c’est une l’hypothèse qui « résonne » chez beaucoup de gens. Madame Gargano parle d’expérience : elle a d’abord fait un baccalauréat en plein air et tourisme d’aventure, avant de faire une maitrise puis un doctorat en travail social. Elle s’intéresse, entre autres, à l’intervention en contexte de nature et d’aventure.
En parlant de la biophilie, Virginie Gargano explique que c’est une hypothèse qui se base sur le fait que, il y a des centaines années, notre habitat naturel était la nature. Nous aurions été déconnectés de celui-ci avec l’industrialisation : « C’est ce qui expliquerait que quand on est en plein air, c’est comme retourner à la maison ».
Mais quel rapport avec la fin de session?
Bien que la biophilie soit difficilement vérifiable, la science documente bien les effets sur le bien-être résultant d’un contact avec la nature, principalement grâce à des signes physiologiques. Mme Gargano explique qu’après une exposition d’une vingtaine de minutes, il est possible d’observer une diminution du stress, indiqué par une diminution du taux de cortisol salivaire. À plus long terme, passer fréquemment du temps en nature peut réduire le rythme cardiaque, baisser le taux de cortisol, augmenter la concentration et améliorer la qualité du sommeil.
Par ailleurs, « les environnements naturels donneraient l’occasion de s’évader du quotidien et de se distraire, ce qui favoriserait l’état de calme et l’affect positif » (Gargano, 2022).
Nul besoin de se déplacer jusqu’au parc de la Jacques-Cartier pour ressentir des bénéfices. Professeure Gargano explique que les moyens de s’exposer et de s’immerger en nature se situent sur un spectre qui commence avec l’immersion virtuelle – une photo de montagne en fond d’écran, par exemple – et se termine avec l’immersion complète : passer la nuit en nature. Ce qui est important, c’est de « paramétrer » l’activité, donc la durée, l’intensité et le type d’activité, en fonction de notre réalité.
Dans un contexte universitaire, ce sont de petites choses comme étudier dans un local où il y a de la lumière naturelle ou encore avoir une plante sur son bureau. Il s’agit d’améliorer notre situation avec les moyens à notre disposition.
Voici quelques endroits où étudier tout en étant en contact avec la nature :
- Les bureaux qui offrent une vue sur le boisé dans la bibliothèque du Pavillon Jean-Charles-Bonenfant;
- Le Jardin de Colette du pavillon Kruger;
- Le pavillon Envirotron;
- La Maison Smith – Plaines d’Abraham.
Pour une pause d’étude bien méritée et se délier les jambes, même en ville :
- Le boisé de La santé sur le campus;
- Le sentier de la Nature aux plaines d’Abraham;
- Le Parc linéaire de la rivière Saint-Charles;
- Le boisé Saint-Denys;
- Le sentier des grands domaines de Sillery;
- Le Bois-de-Coulonge.
Bien sûr, l’exposition avec la nature n’est pas un remède miracle, mais cela est une composante qui peut facilement se glisser dans une routine et favoriser le bien-être sur le long terme. Pour terminer notre entretien, Virginie Gargano souligne que les effets sont amplifiés lorsqu’on pratique une activité physique en milieu naturel. Elle met également en garde : délaisser l’activité physique pour gagner du temps d’étude est paradoxal, puisque l’activité physique augmente les capacités de concentration et donc, la productivité.
Avec toutes ces informations en main, le combo sport/nature semble être une formule gagnante pour évacuer le stress des examens ou même combattre la déprime résultant de la noirceur hivernale.
Bonne fin de session à tous 😉
Références :
Gargano, V. (2022). Les pratiques centrées sur la nature et l’aventure et le travail social : perspectives disciplinaires et théoriques. Intervention, (155), 151–165. https://doi.org/10.7202/1089312ar
Rogers, K. (s.d.). Biophilia hypothesis. Britannica. https://www.britannica.com/science/biophilia-hypothesis