De King à Beck

Washington a été le théâtre, samedi, d’un rassemblement organisé par l’animateur de radio et de télévision Glenn Beck. Organisé comme un clin d’oeil à la manifesation où Martin Luther King Jr. avait prononcé son fameux «I Have a dream», l’événement a toutefois suscité l’ironie des liberals américains.

 

La date retenue, 47 ans, jour pour jour, après le sommet du mouvement pour les droits civiques des années 1960 n’a pas manqué de faire des vagues : Beck s’est réclamé de l’héritage de King en affirmant que les deux mouvements prenaient racine en un «retour vers Dieu» et vers la foi.

Intitulée «Restoring Honor», la marche se voulait apolitique malgré la présence de l’ex-candidate à la vice-présidence Sarah Palin et sa direction par la vedette du canal conservateur Fox News, Glenn Beck. Cependant, les médias américains ont établi une filiation directe entre le mouvement Tea Party américain et les partisans de Beck.

Tea Party?
Le Tea Party, qui fait des vagues depuis maintenant deux ans aux États-Unis, est un mouvement politique se distinguant par l’étiquette «non-political» qu’il tient à se donner. Cependant, ses idées sont directement héritées du parti républicain et en combinent tant les slogans de laissez-faire économique que le conservatisme politique des groupes religieux. De plus, le mouvement s’inscrit dans une mouvance anti-élitiste (souvent en opposition avec les «liberal media» et le «mode de vie» de New York), révisionniste (en attribuant aux signataires de la Constitution américaine des idéologies religieuses), militariste (en prônant la ligne dure contre plusieurs gouvernements du Moyen-Orient) et parfois contre l’immigration mexicaine.

La teneur religieuse du discours du mouvement est assumée, comme en font foi les déclarations de Glenn Beck: «Quelque chose de plus qu’humain est en train de se passer. L’Amérique commence, aujourd’hui, à se retourner vers Dieu. Pendant trop longtemps, ce pays a erré dans les ténèbres.»

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