Le 9 septembre dernier, près de vingt mille personnes ont déambulé dans les rues d’une banlieue de la capitale, répondant à l’appel du parti de l’opposition chiite al-Wefaq. Réclamant la dissolution du Parlement de Bahreïn, al-Wefaq demande le boycott des élections prévues le 24 septembre prochain. Elles devraient combler les 18 sièges vides laissés par les députés du parti de l’opposition, scandalisés par la forte répression sur les manifestants survenue à la mi-février et à la mi-mars dernier. Le monarque, inquiet de l’instabilité occasionnée par ces révoltes, a fait appel aux forces militaires de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour calmer l’ardeur des manifestants chiites au printemps dernier. Une trentaine d’individus ont trouvé la mort alors que les forces armées ont ouvert le feu sur les manifestants.
En plus de la dissolution de la chambre, al-Wefaq appelle également à un meilleur partage des pouvoir entre les deux chambres formant le Parlement, puisque les députés de la Chambre haute – qui détient plus de pouvoir – sont choisis par le roi, dénotant un manque flagrant de transparence.
Juste avant la fin du Ramadan, le souverain Hamad Ben Issa a accordé son pardon aux protestataires l’ayant insulté lors des soulèvements populaires. Dans son discours à la nation, il a affirmé que les civils pourront être jugés par des cours civiles et non plus par des tribunaux militaires comme prévu auparavant. Malgré tout, la Commission d’enquête indépendante de Barheïn, mise en place en juin dernier pour répondre au flots de plaintes, a du fermer son système téléphonique et ne pourra plus effectuer d’entretiens privés.
Dans les discours officiels, le roi semble soucieux de rétablir la stabilité et l’unification de la nation déchirée en conflits opposant les chiites majoritaires aux sunnites. Il faudra encore longtemps pour que la situation revienne à la normale dans ce pays qui a une importance vitale dans les relations du monde arabe.