La plupart des campus accueillent plus de réfugiés cette année dans le cadre du programme d’étudiants réfugiés (PÉR) de l’organisme Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC). Pourtant, l’Université Laval reçoit quant à lui un seul étudiant, contrairement à deux par le passé. La raison : le manque de ressources financières.
La coprésidente du comité EUMC-Laval, Audrey Lord, indique que cette baisse de financement est due aux dons qui se font de plus en plus rares. Elle se réjouit toutefois de voir que la collaboration avec le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales de l’Université Laval se déroule très bien.
Questionnée sur les besoins de la population mondiale, cette dernière nous informe qu’il n’y a jamais eu autant de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale. On note donc une croissance de plus de 50% du parrainage partout au pays. Le campus s’est d’ailleurs montré ouvert à accueillir plus d’étudiants si le besoin se fait sentir. « Nous avons les connaissances et les ressources pour le faire. Il nous faut seulement trouver le financement », indique Audrey Lord.
L’une des solutions envisagées est de procéder à un référendum à la CADEUL pour faire augmenter la cotisation annuelle des étudiants. Le montant n’a pas été révisé depuis longtemps et la coprésidente croit qu’une légère hausse pourrait être plus que profitable pour la communauté universitaire.
Sensibilisation requise
Le manque de connaissance sera certainement un frein à ce changement, aussi minime puisse-t-il paraître pour certains. La coprésidente de EUMC-Laval soutient que les étudiants ne connaissent pas nécessairement le comité et ce qu’il fait.
« Notre but, cette année, c’est de faire connaître le programme et son rayonnement. C’est enrichissant pour le campus. Il contribue vraiment à la société québécoise et c’est important que tout le monde le sache », lance-t-elle.
« Des fois, on a l’impression qu’on paie pour des comités et que ça ne donne rien, mais on veut démontrer aux étudiants que le 0,50$ qu’ils donnent fait une différence », de renchérir Audrey Lord.
Des exemples de courage
Elle est certaine que les étudiants seraient épatés par le courage et la détermination dont font preuve les parrainés. Ceux-ci proviennent des quatre coins de la planète. Chaque année, ce sont de nouvelles expériences qui attendent les bénévoles du comité EUMC-Laval, aussi enrichissantes les unes que les autres.
« Je suis persuadé que j’ai appris plus d’eux pendant les quatre dernières années, qu’ils ont appris de moi. Leur persévérance et leur force m’étonneront toujours. De partir avec pas grand-chose et de venir dans une ville qu’ils ne connaissent pas, c’est étonnant », raconte l’étudiante à la maitrise en études internationales de l’Université Laval.
Programme unique
Lorsque les étudiants parrainés arrivent en sol canadien, ils ne possèdent qu’une valise. Que ce soit pour les aider à s’installer, à briller dans leur champ d’études ou encore à mieux comprendre la culture québécoise, des étudiants bénévoles du comité EUMC-Laval encadrent les nouveaux arrivants. Leur rôle est donc très important pour la suite des choses.
« On est chanceux au Canada de pouvoir jumeler la scolarité postsecondaire et la réinstallation. Ce sont des jeunes qui aident des jeunes, c’est super. C’est un programme qui gagnerait à être repris ailleurs », confie la jeune femme.
L’objectif du programme est non seulement que l’étudiant poursuive ses études, mais également qu’il intègre la société canadienne. Dès que le réfugié met les pieds au Canada, il n’est plus considéré comme tel, mais bien comme résident permanent. Le but, est qu’au bout de l’année, où il est parrainé par EUMC-Laval, ce dernier devienne autonome.