À la fin du mois de février, une délégation de parlementaires européens, alors en mission d’observation en Mauritanie, avait fait savoir à l’agence de presse PANA que des élections législatives étaient nécessaires. Cette recommandation a conduit les autorités à organiser les parlementaires sur les bases d’un accord consensuel de «sortie de crise».

Élections et scrutin : Sur les traces d’un consensus politique

Mauritanie 

À la fin du mois de février, une délégation de parlementaires européens, alors en mission d’observation en Mauritanie, avait fait savoir à l’agence de presse PANA que des élections législatives étaient nécessaires. Cette recommandation a conduit les autorités à organiser les parlementaires sur les bases d’un accord consensuel de «sortie de crise».

Alexandra Guellil

Le scrutin, prévu ce samedi, a été décidé a la fin du mois de janvier dernier. Après un report «subtil» du scrutin initialement prévu le 6 juin 2009, Mohamed Ould Abdel Aziz, le président mauritanien n’a pas eu d’autre choix que d’organiser des élections législatives et municipales. Accusé par l’opposition de ne pas être «capable d’organiser des élections, de dilapider les ressources du pays dont les institutions en panne ont perdu toute crédibilité», Mohamed Ould Abdel Aziz a ensuite demandé une révision de la Constitution pour promouvoir un «dialogue national». Ces modifications portaient sur la diversité culturelle, l’incrimination de l’esclavage et des coups d’Etat en Mauritanie.

Pour de nombreux observateurs, ce nouveau calendrier électoral a pu être établi principalement à la suite de la pression exercée par les parlementaires européens à Nouakchott. Une visite qui a su bousculer les autorités nationales et mettre l’accent sur l’importance d’éviter un blocage institutionnel.

Vers une cohésion sociale?

Depuis la promulgation de la Constitution mauritanienne en 1991, par l’ancien président Ould Taya, c’est la première fois qu’elle est révisée. Autrement dit, plus de deux décennies après, suite au dialogue politique établi en 2011 entre une partie de l’opposition et la majorité, c’est bien la première fois que l’on s’inquiète de reconnaitre légalement toute sles composantes et sensibilités politiques et culturelles du pays en promouvant une certaine cohésion sociale.

Cependant, cette nouveauté institutionnelle ne régule pas pour autant la gouvernance nationale. Bien que la responsabilité du premier ministre soit plus reconnue devant le parlement, il n’en demeure pas moins qu’il reste toujours nommé par le président de la République dont les pouvoirs sont encore plus renforcés aujourd’hui.

Avec les manifestations  des mouvements citoyens comme « Ne touche pas à ma nationalité » contre la « dénégrification » de la Mauritanie, force est de constater qu’au cœur de cette question électorale réside la question de l’identité culturelle nationale.  À mi-mandat, l’objectif est donc de former un nouveau gouvernement capable de prendre en compte la réalité du pays en mettant en œuvre une réelle lutte contre la pauvreté et établissant de réelles réformes pour la modernisation de l’administration mauritanienne.

La Mauritanie c’est :

Plusieurs langues : l’arabe, le français, le peul, le soninké et le wolof

Une population estimée à 3 359 185 habitants en juillet 2012

Une présidentielle prévue en 2014

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