Étudier à l’étranger : un défi de taille

Chaque année, des milliers d’universitaires décident de quitter leur pays et de venir étudier à l’Université Laval. Les défis sont nombreux : comprendre la culture québécoise, se bâtir rapidement un réseau de contacts, s’adapter au système académique, et ce, en plus de payer des frais de scolarité élevés.

L’an dernier, l’Université Laval a accueillis sur son campus quelques 5600 étudiants étrangers ou résidents permanents, ce qui représente 13 % de son effectif total.

Dès leur arrivée, ils doivent s’acquitter d’une tâche administrative impressionnante afin de confirmer leur statut avant même de penser à s’installer de façon permanente dans la ville de Québec.

Pour plusieurs d’entre eux, la rentrée est une période où plaisir, excitation, stress et anxiété se bousculent, explique la conseillère aux étudiants étrangers au Bureau de la vie étudiante (BVE) Marjorie Balzano.

« C’est un passage obligé. Il y a beaucoup de documents à remplir et cela peut être stressant pour certains. Notre rôle, c’est de simplifier ce processus-là et de les accompagner dans leurs démarches. Nous souhaitons qu’ils soient fiers d’être passés ici et qu’ils se rappellent de l’Université Laval comme d’une place où ils étaient encadrés et valorisés », souligne-t-elle.

Premiers pas

C’est une fois cette première étape passée que l’intégration dans leur nouvelle communauté débute. Afin de les soutenir dans leurs premières démarches, le BVE organise un Salon d’accueil dans le pavillon Alphonse-Desjardins durant les premières semaines des sessions d’automne et d’hiver.

« Tout dépendant du pays de provenance, les besoins en matière d’accompagnement sont très différents. Certains arrivent ici avec presque rien. Ils n’ont pas de chaudrons, pas de drap, raconte Marjorie Balzano. Nous les aidons donc à s’organiser afin qu’ils soient prêts pour la rentrée. D’autres souhaitent plutôt avoir des conseils sur les endroits à visiter dans la région et les activités à ne pas manquer sur le campus. »

La plupart des étudiants étrangers n’ayant jamais mis les pieds en sol canadien sont confrontés du phénomène de choc culturel. Ces derniers en perdent tous leurs repères.

« Ce qui est important, c’est de ne pas laisser les étudiants étrangers sombrer dans la solitude et l’isolement. Plusieurs étaient habitués d’aller chaque semaine à l’église avec leur famille. Là, le lundi, le mardi, le mercredi, ils sont seuls dans leur chambre en résidence. Il faut les faire sortir et les faire rencontrer des gens », indique la conseillère aux étudiants étrangers au BVE.

Pour remédier à cette situation, un programme de jumelage avec un étudiant de l’Université Laval a été mis sur pied.

Le vrai test

Après plus ou moins deux semaines d’intégration, voilà que les cours débutent. L’étudiant est confronté à un nouveau défi : le système d’éducation québécois. Pour certains, l’adaptation est très difficile.

« Il nous arrive d’accompagner des gens qui ne sont pas du tout à l’aise avec les ordinateurs. Notre rôle, c’est de leur donner des outils afin de réussir. On va, par exemple, leur montrer comment le portail des cours fonctionne », ajoute-t-elle.

L’élément qui diffère le plus de leur pays, selon les étudiants questionnés lors d’une activité organisée par le Service des résidences de l’Université Laval, est, sans contredit, la vitesse à laquelle vont les cours.

« Ce qui diffère le plus de l’Allemagne, c’est le rythme. Dès la première semaine, il y a des travaux à remettre. Nous ne sommes pas habitués à avoir autant d’évaluations. Mais, j’aime bien ça », lance Maria Wilhelm, étudiante à la maîtrise en administration des affaires, en échange pour la prochaine session.

Peur de l’échec

Pour certains, l’aspect financier se transforme en une préoccupation quotidienne. Ne bénéficiant pas du tarif québécois, l’étudiant étranger doit débourser entre 8000 $ et 10 000 $ par session. Une reprise de cours s’élève à environ 2500 $. Il n’y a donc pas place à l’erreur.

« Certains pays n’acceptent pas l’échec. Ils ne veulent pas payer pour un étudiant qui échoue. C’est un stress supplémentaire pour l’étudiant qui doit déjà négocier avec ses préoccupations personnelles », confie Marjorie Balzano.

Elle mentionne que si l’avancement n’est pas assez grand, l’universitaire peut voir son statut étudiant ne pas être renouvelé. Il est donc important pour le BVE d’offrir les ressources nécessaires pour que l’élève soit placé en situation de réussite, autant dans sa vie privée que dans sa vie académique, puisqu’un ne vient pas sans l’autre, selon elle.

Et le français?

La conseillère assure que, en ce qui concerne la grande majorité des étudiants, la langue n’est pas une difficulté supplémentaire. En effet, 85 % parlent couramment le français. Le 15 % restant est composé d’étudiants à la maîtrise ou au doctorat, là où pratiquement tout se déroule en anglais.

De son côté, Lena Redemann, étudiante à la maîtrise en administration des affaires originaire de l’Allemagne, estime que cela nécessite une adaptation supplémentaire. En plus de l’allemand et de l’anglais, elle doit utiliser quotidiennement le français.

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