Le premier tour de l’élection législative égyptienne, tenu dimanche dernier, prépare lentement le terrain pour la succession du président Hosni Moubarak.

Le premier tour de l’élection législative égyptienne, tenu dimanche dernier, prépare lentement le terrain pour la succession du président Hosni Moubarak. Les quelques 31 millions d’électeurs ont à choisir les représentants de la 8e Assemblée du peuple (Majlis al-Sh’b) par un système de majorité absolue à deux tours.

L’Assemblée du peuple, ou chambre basse, est composée de 508 sièges dont la majorité sont détenus par les membres du Parti national démocratique (PND). Le second groupe en importance en chambre élus indépendants associés au Frères Musulmans puis les élus indépendants non-associés. Cette différence dans le terme d’«indépendant» vient du fait que les Frères Musulmans, l’organisation islamique la plus influente au Moyen-Orient, a été interdite de représentation politique par la constitution. Les élus s’associent donc plus ou moins discrètement aux Frères Musulmans, mais ces derniers n’ont pas la bannière d’un parti politique.

Illégaux en Égypte mais tolérés par le pouvoir, les Frères Musulmans ont étés accusés de jouer le jeu du président Moubarak en ne boycottant pas les élections et en s’adaptant au pouvoir en place. Ils ont aussi assoupli leur discours politique, plaçant le plus souvent leurs aspirations démocratiques avant leur idéologie islamiste. Cela leur a permis d’amasser une plus grande partie des votes, jusqu’au tiers des sièges disponibles, en séduisant les électeurs qui recherchent une opposition unifiée à Moubarak.

L’homme le plus influent du Moyen-Orient, au pouvoir depuis 1981, avait promis des élections législatives «libres et transparentes», mais les arrestations politiques se sont multipliées au cours des dernières semaines. L’état d’urgence, déclaré lui aussi en 1981 et renouvelé tous les 2 ans a permis au pouvoir de mettre sous les verrous toutes personnes représentant un «danger pour l’état». De nombreux cas de répression directe, un peu plus de 1200 arrestations de Frères Musulmans, l’absence d’observateurs internationaux ainsi que l’absence de juges dans les bureaux de votes (un juge pour 100 bureaux de vote) n’ont en rien aidé la transparence du processus. Le deuxième tour des élections se tiendra le 5 décembre prochain.

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