Avions, hélicoptères, chars et troupes d’élite convergent vers le Mali dans le cadre de l’opération militaire nommée « Serval », qui vise à appuyer l’armée malienne afin de repousser les forces islamistes qui ont pris le contrôle du Nord du pays.
Par Boris Proulx
Paris – Quelques jours avant le triste premier anniversaire du début des combats au nord Mali entre l’armée nationale et les milices touaregs, le président François Hollande a annoncé la mobilisation des forces françaises dans son ancienne colonie. Approuvée par l’ONU, l’opération fait suite à la demande du gouvernement malien, en proie à l’avancée inquiétante des islamistes au Nord du pays. Huit pays de l’Ouest africain vont également apporter leur soutien à l’opération militaire qui vise à rétablir l’intégrité territoriale du Mali. Ce pays enclavé, d’une superficie comparable à celle du Québec, est coupé en deux depuis avril, alors que les milices islamistes et touaregs ont pris le contrôle de la section Nord du pays, région aride traversée par le Sahara et le Sahel.
Rappel des événements
Depuis janvier 2012, l’armée malienne a subit des revers contre la milice touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) équipée d’armes lourdes héritée du régime déchu de Mouhamar Kadaffi, tombé dans les mois précédents. En avril, la rébellion touareg, alliée aux islamistes du AQMI (Al-Quaida au Maghreb islamique), prennent le contrôle des principales villes du Nord-Mali : Kidal, Gao et Tombouctou. Or, une fois les troupes maliennes écartées, les groupes islamistes ont pris le contrôle de la région aux dépends de leur ancien allié touareg. Quelques mois plus tard, l’ONU adopte une résolution permettant l’envoi de troupes internationales en soutien au gouvernement malien pour la reprise de son territoire. 3 300 militaires en provenance des pays de l’Afrique de l’Ouest arrivent en renfort. Fort d’une résolution du conseil de sécurité de l’ONU permettant une intervention au Mali, la France s’engage le 11 janvier 2012 avec l’opération « Serval », en réponse aux agressions contre les villes de Mopti et de Konna, à 70km au sud de la zone contrôlée par les islamistes.
La France restera « le temps nécessaire »
Le Président de la République a affirmé samedi que la France resterait au Mali « le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu ». Déjà samedi, le gouvernement malien a affirmé avoir repris le contrôle de la ville de Kona, tombée le 10 janvier. Environ 4 000 militaires français sont mobilisés, en plus des troupes envoyées par ses alliés en Afrique de l’Ouest. Les forces islamistes, quant à elles, seraient composées de 2 000 à 5 000 hommes, selon les différentes estimations. Fait curieux, les Touaregs du MNLA, qui ont commencé les hostilités au Nord-Mali en janvier 2012 avant d’être trahis par leurs anciens alliés islamistes, offrent maintenant leur aide à la France, craignant que l’armée malienne se venge contre la population civile touareg de la région.