La Guinée pourra bientôt se remettre de son lourd passé politique. Les prochaines élections présidentielles, dont le deuxième tour se tiendra le 19 septembre prochain, pourrait en effet voir aboutir une transition démocratique. Annoncée dès 2008, à la mort du président Lansana Conté, mais avortée un an après, elle aura transformée les relations internationales dans cette partie du continent et aura causé la mort de plusieurs dizaines de Guinéens.
Après les résultats du premier tour de juin dernier, les appels au calme se sont multipliés. Le désir de paix de la population, doublé de la volonté d'un président par interim (le genéral Sékouba Touré, qui a par ailleurs le mérite de ne pas sembler s'accrocher au pouvoir) aura triomphé d'irrégularités flagrantes. Allant des démarches de l'ancien premier ministre Jean-Marie Doré pour faire changer la constitution en pleine période électorale jusqu'aux critiques internationales envers le travail de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), ces élections ont tenu le cap et auront lieu ce mois-ci.
L'ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo affrontera donc le professeur et docteur en droit public Alpha Condé. Dalein profite cependant d'une confortable avance sur son adversire, ayant récolté 44% des suffrages au premier tour contre 18%. Il revient donc à Condé de faire venir aux urnes les presque 3 millions d'électeurs manquants au premier tour. Dans ce pays où presque la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et où seulement 34% vivent en milieu urbain, cet objectif est-il réaliste ? Tout semble donc reposer sur les épaules du CENI qui se devra de rejoindre la population là où elle se trouve.
L'«afropessimisme» peut donc attendre pour la Guinée, où la chance est donnée aux politiciens de prouver leur valeur et de redresser le pays. L'époque du coup d’état mené par Moussa Dadis Camara pourra peut-être un jour n'être qu'un mauvais souvenir.