Fortement ralentie par la révolution de 2011, l’économie égyptienne n’a jamais véritablement réussi à être relancée.

L’Egypte dans le rouge

Fortement ralentie par la révolution de 2011, l’économie égyptienne n’a jamais véritablement réussi à être relancée.

Jérémie Lebel

Le Fonds monétaire international prévoit une croissance économique de 1,5 % en 2012, un taux anémique qui s’explique par le prix élevé du pétrole, l’effondrement du tourisme, l’instabilité sociale et la chute du commerce avec l’Europe. D’année en année, la croissance des prix varie d’environ 10 %. Pour un pays dont le produit intérieur brut est de 6600 $ américains par année ( en 136e position dans le monde ), la pression est forte et la population ressent l’impact de la crise avec acuité. 22% de cette population vit sous le seuil de pauvreté, selon les estimations faites en 2008 par la Banque mondiale, mais ce chiffre cache de fortes disparités régionales, les régions rurales étant nettement plus pauvres que les centres urbains du nord. Les denrées de base sont subventionnées par l’État, ce qui creuse les déficits; l’État craint cependant les troubles sociaux qu’entraînerait une levée de ce régime.

Bref, face à une situation intérieure sans espoir et au ralentissement de l’économie internationale, le pays cherche à garder la tête hors de l’eau. Comme premier voyage à l’étranger, le nouveau président, Mohamed Morsi, fit une visite à Pékin, où il obtint un prêt de 200 millions de dollars ainsi qu’une flopée d’accords commerciaux. Fait à noter : la Chine est le pays dont l’Égypte importe le plus de biens, légèrement devant les États-Unis. Sa croissance est également de loin supérieure à celle de l’Europe et des États-Unis, ce qui lui permet d’offrir des opportunités d’affaires qui ailleurs se font rares.

Si l’Égypte courtise le géant chinois, elle n’en demeure pas moins dépendante des États-Unis, qui s’apprêtent à effacer 1 milliard de dollars sur une dette totalisant 3,2 milliards. Washington s’implique également dans la négociation d’un prêt de 4,8 milliards de dollars à l’Égypte par le Fonds monétaire international. La forme exacte de l’aide économique reste à déterminer. Elle peut s’incarner, par exemple, par un effacement simple de la dette ou encore par des programmes d’aide au développement de valeur équivalente. L’ensemble des mesures cherche à assurer la stabilité macroéconomique du pays et la croissance des entreprises. Pour les États- Unis, il est aussi question de maintenir des liens stratégiques profonds avec le pays.

Crédit photo : Courtoisie, anticapitalistes.net, Josep Maria Antentas, creative commons

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