Selon un rapport relevant d’évaluations officielles menées par le National Intelligence Estimate ( NIE ), des attaques ont été lancées contre les systèmes informatiques américains. Ces campagnes de cyberespionnage ont pour but d’attenter à la compétitivité économique du pays.
Pierre-Olivier Forget
Parmi les pays incriminés, la Chine est accusée d’être celle ayant recours aux cyberattaques les plus soutenues contre les États-Unis. En effet, l’Empire du Milieu lancerait des attaques répétées dans l’optique de pénétrer les systèmes informatiques d’entreprises, d’organisations et de groupes de presse amé-ricains. Ainsi, la Chine dérobe des informations classées du gouvernement et réalise un gain économique aux dépens du pays qu’elle attaque.
Trois autres pays cités
Bien que l’agressivité de ces trois pays soit sans commune mesure avec celle de la Chine, le rapport du NIE cite aussi la Russie, la France et Israël parmi les pays étant à l’origine des cyberattaques. Si cette pratique était déjà suspectée provenant de la Chine et de la Russie, on ignorait que des pays alliés tels que la France et Israël s’adonnaient au cyberespionnage à l’encontre des États-Unis, pays avec qui ils entretiennent tous deux des relations étroites.
Les documents classés, publiés par le Washington Post, indiquent que les organisations actives dans les secteurs de l’énergie, de l’aérospatiale, de la finance et de l’automobile sont celles qui sont principalement ciblées par les cyber-espions. Toujours selon le Post, les dommages causés aux sociétés américaines victimes de telles attaques sont considérables. Ils s’estimeraient à des dizaines de milliards de dollars.
Double jeu
Les États-Unis ont déposé plusieurs plaintes à l’Organisation générale du travail. Ils disposent aussi de certains outils dans le but de faire pression sur les pays impliqués dans cette attaque. Toutefois, il reste à voir comment les relations avec la France seront affectées par ces événements. Rappelons que la France s’était dite victime de cyberattaques de provenance américaine en 2012. Le ministère de la Sécurité intérieure des États-Unis avait alors nié les allégations rappelant le fait que la France était un « allié proche ». Y’a-t-il de réelles normes entre pays alliés dans le domaine du cyber-espionnage, ou ces deux pays jouent simplement un double jeu?