Pierre Léveillé
Depuis l’annonce de François Hollande à l’Élysée le 12 janvier dernier, 2000 troupes françaises ont été déployées à Bamako et dans le sud du Mali pour aider le gouvernement malien contre les forces islamistes qui contrôlent la moitié nord du pays.
Les djihadistes et l’État du Mali
En effet, depuis avril, les djihadistes, des Islamistes armés alliés d’Al Quaeda, djihad signifiant environ « exercer une force » en arabe, contrôlent le nord du pays. Ces rebelles touaregs agissent au nom de la Charia et souhaitent étendre leur influence et leur pouvoir vers le sud, pour atteindre la capitale, Bamako.
Selon le média Jeune Afrique, la catastrophe sanitaire annoncée n’a pas eu lieu, une douzaine d’ONG continuent d’exercer leur activités par des interventions sanitaires, l’électricité n’a pas été coupée, et les marchés sont toujours approvisionnés. Par contre, c’est concernant les droits humains que le recul a été brutal. Les rebelles exercent leur contrôle par des lapidations, des amputations et des flagellations publiques pour répandre la peur sur la population. L’alcool, la liberté des femmes et le vol sont strictement interdits, et personne ne peut s’exprimer ou s’imposer contre cette force brute.
Les forces allié françaises à Bamako et au gouvernement de Traoré serait à Niono, à 50 km au sud de Dialaby, ville importante contrôlée par les rebelles. Selon une figure militaire malienne, une partie de la population serait sympathique aux Islamistes, ce qui rend la tâche difficile.
L’intervention française
La France a longtemps tergiversé sur son intervention possible au Mali (son ancienne colonie). Le 24 septembre 2012, le président malien, Dioncounda Traoré a demandé dans l’intérêt de Bamako, dans une lettre au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, une résolution du Conseil de sécurité autorisant « l’intervention d’une force militaire internationale » afin d’aider l’armée malienne à reconquérir les régions du Nord occupées. C’est ainsi que le 12 janvier dernier, Hollande a décidé d’intervenir au Mali, prétextant que « la France ne poursuit aucun but particulier », qu’il s’agissait d’une lutte contre le terrorisme, en ne précisant que ça prendrait le « temps nécessaire ».
Réactions internationales
Le président D. Traoré a remercié François Hollande pour l’intervention de la France au Mali. Londres et Washington ont approuvé l’intervention, la Russie a émis des réserves. En Afrique, des médias béninois et le ministre des Affaires étrangères tunisien ont déclaré que c’était une honte qu’on ait pris les pays africains pour des acteurs de second rang.