Les négociations de Genève entre l’opposition syrienne, la Coalition Nationale Syrienne (CNS) et une délégation du gouvernement d’ al-Assad sont tendues depuis leur début le 23 janvier. En effet, ces négociations représentent pour ces deux partis un terrain sensible puisqu’il sera question de parler d’un gouvernement de transition, sujet qui campe les deux partis dans leur position et qui constitue la ligne rouge de ces négociations.
Une première entente humanitaire
La délégation syrienne n’est pas prête à reculer avec son appui russe et iranien, et la délégation d’opposition considère un gouvernement loyal à Bachar Al-Assad comme illégitime. Selon Le Monde, à l’issue de la deuxième journée de pourparlers entre les représentants du régime et ceux de l’opposition, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères a annoncé que les femmes et les enfants allaient être autorisés à quitter Homs. La population serait affamée et toujours prisonnière de la ville bombardée et victime des combats entre « loyalistes » et « terroristes ».
Pourtant, au troisième jour — le lundi 27 janvier —, il semblerait que les discussions aient buté sur les questions politiques, sans que la question humanitaire soulevée dimanche n’ait avancé, pas plus que les problèmes des milliers de prisonniers et disparus. Par contre, les deux partis sont déterminés à discuter. Fayçal Moqdad, vice-ministre des Affaires étrangères syrien a déclaré « Nous ne quitterons pas la table des négociations, nous continuerons de discuter. » Pour sa part, Rima Fleyhane, membre de l’opposition, a expliqué : « Nous allons rester là jusqu’à ce que l’objectif de cette conférence soit réalisé, à savoir la formation d’un organe gouvernemental de transition. »
Lakhdar Brahimi, le médiateur des Nations unies, mène les discussions un petit pas à la fois, et reste toujours positif quant à l’issue des négociations.
Un bilan effroyable
Cette guerre civile aurait causé depuis le début plus de 130 000 morts selon des estimations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Sur ce total, il y aurait plus de 46 000 civils, dont plus de 7 000 enfants et plus de 4 600 femmes. Plus de 2 millions de Syriens auraient trouvé refuge dans les pays voisins, au Liban, en Turquie, en Jordanie, et en Irak. Amnistie internationale a d’ailleurs souligné la situation de famine de civils syriens, ainsi que la grave pénurie de soins médicaux et d’abris adéquats dans ces camps. Le gouvernement canadien a annoncé pouvoir accueillir 1300 réfugiés syriens, tandis que durant la guerre de l’ex-Yougoslavie, à titre comparatif, le Canada avait accueilli 5000 réfugiés. C’est bien peu selon Stephen Reishold de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes ainsi que des députés libéraux.