Le choc a été annoncé, mais il fait quand même des vagues dans les médias et les gouvernements : Wikileaks, le populaire réseau de fuites en lignes, a lancé dimanche une série de plus d’un quart de million de documents secrets de la diplomatie américaine, sept fois la taille de la plus grande fuite précédente. Les documents e question sont en fait des communications entre des ambassades et des diplomates américains et révèlent un ton parfois cynique mais surtout l’attitude générale des négociations internationales.
Accueillies très froidement de la part des administrations nationales éclaboussées par la fuite, les révélations suscitent présentement une vague de condamnations officielles du réseau Wikileaks. Depuis quelques jours, en effet, des sources rapportaient que des diplomates américains avertissaient des ambassades, dont celle du Canada, des imminentes révélations potentiellement choquantes pour les alliés des États-Unis. Du côté américain, on attribue à la publication des documents un danger pour les rapports entre pays et pour les soldats qui sont au front.
Comme s’en défend Wikileaks sur le site ad hoc de la fuite de cette semaine, ces accusations de mise en danger ne sont basées sur aucun rapport officiellement publié.
Chez les médias, certaines organisations de presse ont été choisies afin de publier la première vague de fuites. Wikileaks tient à procéder progressivement afin de «s’assurer que le temps est pris pour écrire à propos des documents, les commenter et en discuter publiquement, ce qui est impossible si des centaines de documents sont publiés en même temps», comme l’organisation l’explique sur son site.
Présentement, les documents rendus publics ne comptent pas encore de fichiers concernant le Canada. Cependant, plus de 2400 documents détenus par Wikileaks sont étiquetés comme reliés au pays, ce qui signifie que l’attente des diplomates canadiens continuera encore avant de connaître le contenu des fuites.