Dans une pensée manichéenne, la vie s’oppose à la mort, comme le blanc s’oppose au noir. Bien que l’homme tend à chercher l’éternité, non pas parce qu’il craint de mourir, mais parce qu’après avoir vécu, elle lui paraît naturelle, que se passe-t-il après le décès physique ? Le livre Apprivoiser la mort de Marylène Coulombe, médium et conférencière, met de l’avant l’aspect spirituel de la mort et la croyance de l’au-delà.
Par Léonie Faucher, rédactrice en chef
La vision des religions sur la mort
Tout d’abord, les croyances sur l’au-delà diffèrent d’un groupe religieux à l’autre. Ainsi, le christianisme, l’islam et le judaïsme convergent vers l’immortalité de l’âme, donc que la vie se poursuit après la mort physique dans son aspect immatériel. Le bouddhisme, quant à lui, évoque l’existence du Nirvana, un état de bonheur absolu. C’est l’effacement complet du corps et des désirs au détriment de l’esprit qui permet d’atteindre ce paradis. Ensuite, l’hindouisme prône qu’une offrande aux dieux doit être faite pour obtenir une nouvelle vie après la mort.
Enfin, pour les athées, qui nient l’existence d’un Dieu, la notion de vie après la mort peut être abstraite voire inexistente. L’univers des médiums, ces personnes canalisant des messages des défunts, fascine. Outre les religions, c’est l’élément central du livre Apprivoiser la mort. Bien sûr, l’article se base sur la vision de l’au-delà du point de vue d’un médium. Il faut cependant garder une ouverture et se questionner sur les croyances qui habitent l’esprit.
Avoir peur de trépasser : est-ce normal ?
Selon une étude réalisée en 2000 par Reginald Bibby, sociologue des religions et chercheur à l’université de
Lethbridge en Alberta, 75 % des Canadiens croient au paradis. Est-ce normal, alors, que la majorité d’entre eux aient peur de la mort ? Marylène Coulombe énonce dans son livre que « la plupart du temps, c’est pour l’une ou l’autre de ces raisons : soit ils ont peur de souffrir, d’avoir mal, soit ils ont peur de l’inconnu, car ils ne savent pas ce qui les attend après la mort. » Si c’est la peur de souffrir qui terrifie une personne, la médium en dit que « dès que nous atteignons notre seuil de tolérance à la douleur, notre âme quitte automatiquement notre corps humain. »
Les fantômes, quelle frayeur !
La peur peut également venir de mauvaises expériences avec les esprits, ces fameux fantômes qui, grâce à des films d’horreur comme Paranormal Activity, Conjuring et Insidious, augmentent la croyance que les esprits seraient malveillants. Marylène Coulombe insiste dans son roman sur le fait que les apparitions d’esprits dans le monde physique sont extrêmement rares, car cela leur demande beaucoup d’énergie. De plus, il y a une distinction à faire entre les esprits (âmes errantes inconnues) et les défunts (êtres chers décédés). Ces derniers peuvent vouloir envoyer des signes à ceux qui sont restés sur terre dans un élan de bienveillance.
L’évolution dans l’au-delà
« Le rythme de notre évolution dans l’au-delà dépend de trois choses importantes : notre personnalité, nos croyances et la façon dont nous sommes décédés », décrit la médium dans son œuvre. Lorsqu’une âme arrive dans l’au-delà, elle commencerait par rencontrer son ange gardien, celui qui accompagnait la mission de vie terrestre du défunt. « Dans la grande majorité des cas, les âmes arrivent sur le plan que j’appelle la salle d’attente», mentionne Marylène Coulombe avant d’énoncer les trois étapes d’évolution dans l’au-delà.
La première étape est l’acceptation. En effet, lorsque l’âme se rend compte qu’elle n’est plus sur le plan terrestre et qu’elle n’y retournera plus, elle doit accepter ce fait. Ici, les caractères refusant la vérité y passeraient plus de temps, de même pour ceux qui attendent qu’on leur dise quoi faire.
La deuxième étape est la reconnaissance. « Pour évoluer et avancer dans l’au-delà, nous avons besoin d’énergie. Cette énergie qui nous fait avancer vers la lumière est l’amour. Et c’est lors de cette deuxième étape que l’âme va en accumuler le plus possible afin d’augmenter son taux vibratoire et ainsi pouvoir changer de plan de conscience vers le paradis », récite la médium.
La troisième étape est la lecture du livre de notre vie, selon la fameuse expression de « voir le film de sa vie se dérouler ». La lecture du livre reviendrait sur les moments marquants de la vie du défunt qui prendrait conscience à son rythme des bons coups et des mauvais coups. Le défunt se retrouverait à comprendre pourquoi il a agi ainsi à un moment ou pourquoi il a été confronté à telle épreuve.
La façon de mourir influence ce parcours : suicide et suicide assisté
Lorsqu’une âme décède de manière naturelle, elle suivrait l’évolution présentée plus haut. Néanmoins, si un homme meurt dans un accident de voiture brusque, il pourrait prendre plus de temps à comprendre ce qui lui est arrivé. De même pour quelqu’un qui meurt d’une overdose de drogue. Il planerait plus longtemps dans l’inconscience de son état. Les deux cas de figure qui attirent souvent la curiosité sont la mort par suicide et le suicide assisté.
« Lorsque nous avons planifié notre vie terrestre, nous avons choisi les épreuves, car n’oublions pas que c’est en grande partie grâce à ces épreuves que nous évoluons. Notre ange gardien nous aura d’abord demandé si nous nous croyons assez fort pour vivre ces épreuves, toutes dans la même vie. Notre ange gardien aura pris soin de noter sur notre feuille de route : risque de suicide élevé », détaille Marylène Coulombe. Le passage dans l’au-delà d’une personne suicidée aurait lieu comme une mort naturelle, elle n’irait donc pas automatiquement en enfer. Néanmoins, elle serait confrontée aux conséquences de sa décision d’avoir mis fin à son contrat de vie et devrait recommencer dans une autre incarnation ce chemin de vie précis.
L’aide médical à mourir (AMM) crée encore des débats quant à son impact moral. Tout d’abord, il y a une différence entre le suicide assisté et l’AMM. Dans le premier cas, le patient demande l’action et dans le deuxième cas, c’est le médecin qui propose le service. Les deux alternatives se font avec une série de trois piqûres, les mêmes qui étaient utilisées pour la peine de mort. Les âmes ainsi « libérées » de leur souffrance arriveraient dans l’au-delà sur un lit d’hôpital et leur souffrance continuerait tant qu’ils n’ont pas pris conscience de pourquoi ils sont là. La médium explique que « quand les personnes se rendaient compte que la souffrance qu’elles auraient vécue n’était pas aussi pénible qu’elles l’anticipaient, elles étaient déçues. Parce qu’elles savaient que, dans une prochaine incarnation, elles allaient devoir revivre cet épisode. »
Les funérailles comme dernier au revoir
Les funérailles serviraient surtout à ceux qui restent sur la terre afin de les préparer à vivre sans la personne, une espèce de marque de départ officielle. Néanmoins, elles aideraient à faire comprendre au défunt ce qui se passe et ainsi à trouver « la lumière » plus facilement et à quitter le plan terrestre. Dans un premier temps, Marylène Coulombe souligne que respecter les dernières volontés du défunt en fonction de ses funérailles est une marque de respect qui empêcherait l’âme de stagner entre les deux mondes. Si les volontés du défunt ne sont pas connues, il faudrait se baser sur sa personnalité et les croyances qu’il avait de la mort.
« Les cérémonies funéraires nous permettent d’être en contact avec la mort elle-même. Elles nous font réfléchir. Elles peuvent également nous éloigner de la peur, parce qu’à notre tour, nous dirons : "Moi je préférerais ceci ou cela". C’est une façon d’apprivoiser la mort et notre fin de vie », spécifie Marylène Coulombe.
La preuve de l’existence de l’au-delà découverte par la science
Le docteur Thellier souligne dans son livre, Expériences de mort imminentes, que mourir est une action qui n’a ni religion, ni nationalité, ni âge. En effet, les témoignages qu’il analyse présentent des individus de différents âges,
religions, fonctions et nationalités. Les EMI (expériences de morts imminentes) surviennent, la plupart du temps, après la mort clinique, c’est-à-dire l’arrêt de toute activité cérébrale, ce qui supprime l’hypothèse des hallucinations engendrées par les anesthésiants, explique Dr. Thellier. Néanmoins, reste que le docteur révèle que seulement 20 à 30 % des personnes en mort clinique vivent l’expérience de mort imminente. Ce ne sont pas des gens qui reviennent de la mort, car quand la séparation du corps et de l’âme est faite, c’est impossible de revenir. Les EMI arriveraient quand l’âme ne s’est pas détachée complètement du corps, ainsi le retour peut se faire. Les patients qui expérimentent l’EMI sortent de leur corps et assistent de l’extérieur à leur réanimation,
par exemple. Ceux qui l’ont vécue peuvent raconter les manœuvres des médecins alors qu’ils étaient dans le coma.
Donc,selon ce docteur, les patients connaitraient une forme de conscience après leur mort clinique. Plus tard, la mort biologique prendrait le pas, laissant alors l’âme partir vers l’au-delà dont Marylène Coulombe nous a tant parlé. Evidemment, toutes ces informations tendent à mieux comprendre l’univers de l’au-delà et du psychisme après la mort évoqué selon les propos de Marylène Coulombe. Chaque croyance nous semble intéressante à entendre.