Du savon contre l’influenza

La lecture de la «Chronique hygénique», parue dans l’édition du 18 novembre d’Impact Campus, m’a particulièrement choqué. Effectivement, l’auteur de cette chronique se plaignait des campagnes de sensibilisation qui encouragent le nettoyage approprié des mains dans le but de prévenir les infections du système respiratoire, comme la grippe, pour ne nommer qu’elle.

L’auteur soutient, entre autres choses, qu’il est «archi-faux» que le «moyen le plus simple et le plus efficace dans la prévention des infections» est le lavage des mains, et que des moyens comme la pratique d’activité physique et une saine alimentation sont plus efficaces. Dans mes cours de sciences infirmières, qui traitent justement de prévention des infections, la première chose que l’on nous enseigne est comment se laver les mains adéquatement, et l’importance de ce facteur dans la prévention des infections. Le lavage des mains élimine les agents pathogènes, tout simplement! L’amélioration des habitudes de vie, quant à elle, peut effectivement «renforcer» le système immunitaire, mais ne prévient aucunement le contact entre un agent pathogène et une personne.

En ce qui a trait à la simplicité, inutile de dire que se laver les mains en exécutant quelques frottis frottas un peu particuliers est une mince chose si on la compare à l’adoption d’un nouveau mode de vie.

Dans la chronique, il est aussi fait mention de la grippe, ou influenza, comme étant une fatalité au Québec, banalisant par le fait même cette pathologie. Pour remettre les pendules à l’heure, l’influenza est une fatalité mondiale, comme c’était le cas de la polio, maintenant éradiquée, des continents américains et européens. Pour en arriver là, des moyens comme la vaccination, le lavage efficace des mains et, dans une moindre mesure, l’adoption de saines habitudes de vie peuvent limiter la propagation d’un virus, tel celui de la grippe.

Je termine en encourageant tous ceux et celles qui prennent position sur tout et qui forgent leurs opinions sur des croyances plutôt que sur des faits à être responsables et à reconnaître leur(s) domaine(s) d’expertise(s) respectif(s). Se forger une opinion sur un domaine que l’on connaît moins bien, ce n’est pas mal, loin de là, mais avant de prendre position, informez-vous. S’il y a bien une chose que la formation universitaire permet, c’est le développement d’une pensée critique, qui nous éloigne d’opinions toutes faites ou douteuses, comme celles véhiculées par la chronique hygiénique. Il n’en tient qu’à vous de vous en servir.

Vincent Piché-Roy
Étudiant en sciences infirmières

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