Quoi qu’on en dise, au Québec, il fait froid. Toutes les nuits, à travers les rues, près de 30 000 personnes cherchent un abri. Et ce serait 30% d’entre elles qui cumulent un trouble psychiatrique grave ou un problème lié à l’usage d’une substance.

Même pas froid !

 

Avec des chiffres pareils, qu’est-ce qui est responsable de quoi ? Des tas de raisons peuvent être invoquées pour expliquer qu’une personne puisse se retrouver sans domicile: problèmes de santé, de jeux, d’alcool ou de drogue, etc. Mais être sans-abri, amène aussi ces problèmes, les grossis, les rends presque impossible à surmonter. La rue vient créer une détresse psychologique presque palpable. Alors quand vient le temps de se présenter à l’hôpital pour recevoir un soin, la loi prévoit que la personne peut le refuser. C’est bien là que le bât blesse, car le législateur précise dès le début du Code Civil qu’une personne peut refuser tout traitement tant et aussi longtemps que son intégrité n’est pas menacée. 
 
Vivre dans la rue, c’est menaçant. D’abord par opposition, si l’endroit était douillet, j’irais y passer mes vacances. Ensuite, car le fond d’une ruelle ressemble au bout du tunnel. Si l’itinérance amène la détresse et que la détresse est une porte d’entrée vers l’itinérance, l’un vient avec l’autre ou du moins, l’un n’est jamais loin de l’autre.
C’était un choix de société d’offrir le choix de traitements aux patients et en instaurant une limite qui ne se situe qu’à l’extrême urgence. Il serait temps de refaire se choix de société et de ramener un peu la limite du choix, de prendre en compte la détresse psychologique comme étant une urgence.
 
Écrit sur Milles raisons de Alex Nevsky

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