En tant qu’unique représentante de sexe féminin de l’équipe de rédaction, j’estimais important de partager mon sentiment sur le mouvement #MoiAussi qui a déferlé sur la toile la semaine passée. J’ai moi aussi vu défiler de nombreuses fois le mot-clic sur les réseaux sociaux, publié par des personnes que je connais. Et ce qui m’afflige le plus, c’est que le harcèlement sexuel, sans forcément parler d’agression sexuelle, est devenu d’une banalité affligeante. Qui ne s’est jamais fait mettre une main au cul alors qu’elle n’avait rien demandé? Qui n’a jamais été la cible de blagues totalement déplacées au détour d’une rue? Ces spécimens se font désormais malheureusement très rares…
Voilà la question que je me suis posée face à cette effervescence : pourquoi avoir tant attendu avant de s’exprimer, de lâcher ce qui était gardé à l’intérieur? La réponse que j’ai pu trouver est bien triste. C’est la banalisation de tels actes qui a fait que toutes celles et ceux qui ont été victimes de gestes ou de paroles inappropriés se sont murés dans le silence jusqu’à aujourd’hui. On reste tranquille, on ne dit rien. Je pense qu’en observant souvent ce genre de comportement autour de nous, et/ou en le subissant, on finit par se convaincre que c’est « normal », que c’est comme ça que ça marche, et qu’on ne va pas changer le monde. Mais vous savez quoi? Non, ça ne devrait pas être comme ça.
Il faut que chacun voit #MoiAussi comme une vague, une vague sur laquelle il faut continuer de surfer. C’est l’occasion de véritablement changer les choses. Instaurer des campagnes de sensibilisation, éduquer dès le plus jeune âge au respect d’autrui et de son corps. Rappelons que la dignité humaine est un droit garanti par la Charte des libertés et de la personne, et c’est une valeur à la base de notre démocratie. Or, le changement passe aussi selon moi par des actions individuelles. Ce sera mon mot pour conclure : si vous subissez un geste, des paroles ou qu’importe, quelque chose qui vous blesse, vous humilie, vous déplait, n’hésitez surtout pas, dites le à la personne concernée et à des ressources spécialisées sans attendre.