Comme prévu, Impact Campus propose un portrait des demandes fournies par l’AELIÉS (Association des étudiants et étudiantes de l’Université Laval inscrits aux études supérieures). Réparties sous trois thèmes que voici : financement et promotion de la recherche universitaire; représentativité, inclusion et diversité dans les universités canadiennes, ainsi qu’environnement, changements climatiques et mobilité durable.
Thématique 1 : Financement et promotion de la recherche universitaire
Les coupures du gouvernement Harper dans le domaine de la recherche se font encore sentir. Pour rétablir la situation, le gouvernement Trudeau a donc promis de réinvestir dans la recherche universitaire visant à rattraper la situation de 2011 (période avant coupure). Toutefois, l’AELIÉS juge que les montants promis ne permettront pas d’atteindre cet objectif.
La première demande :« Que le gouvernement fédéral investisse 33,1 M$ supplémentaires dans les programmes de bourses étudiantes des organismes subventionnaires fédéraux. »
Publié en 2017, le rapport Naylor sur le renouvellement de la recherche fondamentale au Canada stipule qu’il existe un fossé entre la durée des bourses et la durée réelle des projets. Les bourses octroyées ne couvrent pas la durée totale de la recherche en question.
La deuxième demande :« Que les organismes subventionnaires augmentent les durées du financement de leurs programmes de bourses aux étudiants pour que celles-ci reflètent la durée réelle des études. »
L’AELIÉS fournit la même demande que la CADEUL en ce qui concerne les frais indirects de recherche.
Troisième demande :« Que le gouvernement fédéral investisse 255 M$ dans les Fonds de soutien à la recherche afin que ceux-ci financent les institutions de recherche à un seuil d’au moins 40 % des subventions des OSF. »
Depuis 2015, une politique instaurée par les organismes subventionnaires fédéraux prévoit l’exigence suivante:« Les titulaires d’une subvention doivent s’assurer que les articles découlant de la recherche financée par les organismes qu’ils publient dans une revue avec comité de lecture soient accessibles gratuitement dans les 12 mois qui suivent leur publication ». Le seul hic, c’est que ces mêmes organismes subventionnaires n’offrent que très peu d’occasions de répondre à cette exigence. Les outils permettant d’être publié dans une revue libre-accès sont très mince. Les deux prochaines recommandations de l’AELIÉS pourraient régler ce problème.
« Que le gouvernement fédéral et les organismes subventionnaires fédéraux, en collaboration avec l’ABRC (Association des bibliothèques de recherche du Canada), participent au financement et travaillent à l’amélioration des dépôts institutionnels universitaires canadiens afin d’améliorer le taux de référencement. » (4)
« Que le gouvernement fédéral et les organismes subventionnaires fédéraux promeuvent la publication en libre-accès et instaurent des mécanismes de vérification et de suivi auprès des chercheurs et chercheuses afin d’assurer le respect de sa politique sur le libre-accès. » (5)
Selon l’AELIÉS, les doctorants et doctorantes universitaires ne sont pas formés dans une optique visant le marché du travail, mais plus dans l’optique d’une carrière académique. La demande pour un programme d’insertion professionnelle est forte et permettrait de mieux outiller les détenteurs et détentrices d’un doctorat à mieux s’intégrer au marché du travail.
Sixième demande : « Que le gouvernement fédéral crée un programme d’insertion professionnelle afin d’aider les titulaires de doctorat à intégrer le marché du travail. »
Thème 2 : Représentativité, inclusion et diversité dans les universités canadiennes
Encore une fois, la réforme du mode de scrutin fait jaser. Tout comme la CADEUL, l’AELIÉS n’est pas d’accord avec le soudain volte-face de Justin Trudeau sur ce sujet brulant. L’AELIÉS : « continue de croire qu’un mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire demeure le système électoral le mieux adapté pour la réalité de la culture politique canadienne tout en préservant la représentation régionale et le rôle des député-e-s si cher aux yeux des Canadiennes et Canadiens ».
Septième demande :« Que le gouvernement fédéral procède à une réforme du système électoral visant l’intégration d’une composante de proportionnalité compensatoire au mode de scrutin actuel. »
Les organismes de subventions fédéraux (OSF) ne permettent pas aux étudiants de siéger sur leur conseil d’administration. Pourtant, ce sont les étudiants qui sont directement touchés par les décisions rendues dans ses conseils. Les OSF sont invités à imiter le Fonds de recherche du Québec (FRQ) et de permettre à au moins un étudiant des cycles supérieurs de siéger au conseil d’administration.
Huitième demande :« Que le CRSNG (Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada), le CRSH (Conseil de recherches en sciences humaines du Canada) et les IRSC (Instituts de recherche en santé du Canada) réservent au moins une place dans leurs conseils d’administration respectifs à un ou une représentante étudiant-e des cycles supérieurs dûment recommandés par ses pairs. »
Le programme pilote Dimensions applaudi par l’AELIÉS vise l’amélioration de l’accès au monde universitaire pour les minorités visibles, les personnes autochtones, la communauté LGBTQ+, les personnes souffrant de handicap physique, les femmes et autres. Selon l’AELIÉS, le programme devrait être adopté par toutes les universités canadiennes.
Neuvième demande :« Que le gouvernement fédéral oblige les universités canadiennes à adhérer à la charte Dimensions afin d’assurer que le milieu de la recherche universitaire soit plus inclusif et représentatif de la diversité. »
Le projet de loi C-35 et son article 91 (commet une infraction quiconque sciemment représente ou conseille une personne, moyennant rétribution, dans le cadre d’une demande ou d’une instance prévue par la présente loi, ou offre de le faire) placent des bâtons dans les roues des conseillers universitaires et, par ricochet, la communauté d’étudiants internationaux. Depuis l’instauration de ce projet de loi, une formation exhaustive est requise pour les conseillers. Cependant, la formation requise est inadéquate en termes d’investissement de temps et de disponibilité (offerte que trois fois par année et requiert un engagement de 12 semaines et de 25 heures par semaine).
Dixième demande :« Que le gouvernement fédéral exclue le personnel des établissements universitaires de l’article 91 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. »
Thème 3 : Environnement, changements climatiques et mobilité durable.
L’environnement prend de plus en plus de place dans la joute politique – intérêt de la société oblige. Le Laissez-passer universitaire (LPU) est pour l’instant financé par les étudiants et étudiantes de l’Université Laval. L’AELIÉS demande une participation financière du gouvernement fédéral qui permettrait ainsi d’alléger la facture universitaire déjà très salée.
Onzième demande :« Que le gouvernement fédéral encourage et contribue au financement du Laissez-passer universitaire de l’Université Laval. »
La possibilité d’un troisième lien à l’est de Québec semble se concrétiser de plus en plus. Toutefois, l’AELIÉS garde espoir que le projet tombe à l’eau. Favorisant le développement durable et s’opposant farouchement à l’étalement urbain, l’AELIÉS exige que le gouvernement fédéral en place n’investisse aucune somme d’argent dans le projet et se positionne contre celui-ci.
Douzième demande: « Que le gouvernement fédéral se positionne contre le projet de troisième lien du gouvernement du Québec. »
Finalement, la treizième et dernière recommandation. Les cibles recommandées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont difficilement atteignables sans de plus grands efforts de la part du gouvernement et du fait même des contribuables. « Afin de permettre une réelle transition énergétique, le gouvernement fédéral doit adopter une loi climatique qui permettra aux gouvernements actuels et futurs de se donner les moyens d’atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre ».
Treizième recommandation : « Que le gouvernement fédéral adopte une loi climatique qui, à l’aide de la décroissance, force l’atteinte des cibles recommandées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). »