Les grand débats ne sont pas morts.

État des lieux

Parfois, les coïncidences dans l’actualité nous placent devant un «zeitgesst», un air du temps brillamment orchestré. Je revoyais cette semaine la Une du journal Le Soleil d’il y a un an. Vous vous souvenez de l’ambiance d’alors? L’Halloween s’était célébrée au beau milieu d’une campagne électorale municipale haute en couleur et d’une pandémie d’H1N1 qui nous a fait faire la file pour les vaccins.

Le mois d’octobre a vu coïncider au Québec une réflexion médiatique sur la crise de 1970, le dévoilement d’un système d’espionnage et d’internement des dissidents politiques canadiens au milieu du siècle, la création d’un mouvement se qualifiant de «à droite» et le quinzième anniversaire du référendum de 1995, sans compter les relents de la controverse du Maclean’s. Ces débats raviveront-ils la flamme souverainiste?

Si vous permettez la parenthèse (en fait, je vous l’impose, mais ce n’est pas contre vous), prenons un moment pour parler de la «droite». Il m’apparaît que le Réseau Liberté-Québec (RLQ) ne trouve pas de réponses satisfaisantes car il ne pose pas les bonnes questions. Il reste flou car il se pare de définitions floues.

Ce qui est déplorable, avec ce que tous surnomment «la montée de la droite», c’est la réaction strictement automatique de ses porte-paroles, cantonnés dans un discours qui n’a pas la profondeur qu’ils voudraient, mais plutôt anti-gauche. La «gauche» milite contre le réchauffement climatique? Pas nous. La «gauche» s’est alliée avec les séparatistes? Certainement pas nous. Attendez qu’un grand représentant syndical déclare son amour pour les Smarties bleus, Éric Duhaime va faire le tour des tribunes pour dire que la dette du Québec est justement due au fait que la «gauche» bâillone le discours des partisans des Smarties rouges. Là où les groupes de «gauche» pêchent en se voulant les porte-paroles de n’importe quelles causes, parfois au détriment de leur crédibilité, la «droite» les suit maintenant.

Cette réaction que les élèves des écoles passerelles appelleraient «knee-jerk» a d’ailleurs poussé les créateurs du RLQ à parler de la question nationale comme «passée date». Or, comme pourrait leur inculquer Joseph Facal, la réflexion souverainiste implique aussi un recentrage du débat ainsi qu’une certaine décentralisation du pouvoir politique canadien. Ce n’est peut-être qu’un pas, mais ce pas pourrait contribuer à autre chose que les raisons culturelles et nationalistes habituelles, qui ne font pas frémir les partisans du RLQ.

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Ne croyez pas ceux qui disent que le débat sur l’avenir constitutionnel du Québec et celui sur l’orientation «gauche/droite» sont morts. Ma boîte de courriel rougit, depuis quelques semaines, de répliques à Bernard Landry, de contre-répliques et de surenchères. Et je ne peux vraiment pas dire que je déteste la chose! Je vous invite donc à visiter notre site web pour lire deux lettres que j’ai reçues (et dont vous pouvez lire des extraits ci-dessous) ainsi qu’à poursuivre le débat. Vous connaissez mon adresse, mais j’aime tellement l’imprimer que je le refais : redaction@impact.ulaval.ca.

De plus, nous souhaitons cette semaine la bienvenue à Mathieu Massé, notre nouveau chef de pupitre aux actualités. De grâce, servez vous de son adresse (actualites@impact.ulaval.ca) pour lui envoyer commentaires, questions, suggestions, critiques et scoops!

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