Quand j’étais enfant, j’adorais le carnaval. De ma naissance jusqu’à l’âge de 14 ans, je suis allé à chaque parade. Pas la grosse parade en Haute-Ville là, non, la petite parade à Charlesbourg et Limoilou. Mes parents amenaient un escabeau, et moi et ma soeur on regardait passer la parade assis dedans.
C’est pourquoi quand mes amis m’ont invité à aller voir les chars allégoriques défiler en Haute-Ville, je me suis dit que ce serait amusant. Je pensais que ça allait être différent de quand j’étais petit, mais au final c’était pareil. La seule chose, c’est que mon excitation et mon émerveillement d’enfant étaient remplacés par mon excitation et mon émerveillement de gars chaud.
J’avais en effet acheté une fameuse canne du carnaval que j’avais remplie d’alcool fort. Une canne du carnaval, c’est le meilleur prétexte pour boire dans la rue et en famille jusqu’à temps que tu sois dans une foule. Tasser des gens dans une foule compacte pour faire basculer sa canne dans sa bouche, c’est pas l’idéal.
On dit parfois que ce que les gens aiment le plus dans un spectacle, c’est le son et la lumière, le carnaval est un bon exemple de cela. Chaque char allégorique a son propre système de son, entraînant une cacophonie nordique qui n’a pas manqué de me ramener en enfance.
Le carnaval, c’est aussi un peu la mascarade du kitsch et du boboche. J’aimerais décerner une mention spéciale au comédien déguisé en homme fort avec un afro et une robe de chambre, un subtil mélange entre Boule Noire, Louis Cyr et Hugh Hefner. Il y avait aussi une petite Volkswagen pas plus grosse que le Go-Kart duquel il était de toute façon probablement issu. Si je n’avais pas été en état d’ébriété, j’aurais bien aimé la piloter. Le conducteur avait l’air de vraiment aimer faire des beignes dans la neige entre les jambes des échassiers.
On a terminé la soirée au Bistro Plus en dansant avec nos suits de Ski-Doo sur de la vieille musique house. Un vrai régal (surtout les peanuts gratuites ).
P.-S. J’avoue, j’ai une fixation sur le bonhomme.