Dans la vie il y a deux choses que je déteste au plus haut point : la démagogie et les gens fermés d’esprit. Donc imaginez comment grande était ma surprise lorsque j’ai lu qu’on me traitait de démagogue sur le site web du Prince Arthur Herald! J’ai alors ressenti le besoin de mettre certaines choses au clair.
Avant tout, je dois spécifier qu’il m’arrive parfois de lire certains textes, non pas seulement l’endos des boîtes de céréales, mais aussi des articles de journaux et même des livres. On peut donc affirmer que, oui, j’ai la capacité de lire et donc de comprendre certains documents manuscrits. Comme cette requête déposée par monsieur Proulx et sa bande dont j’ai bien évidemment pris connaissance avant de rédiger mon éditorial précédent. Par cette déclaration, je vois donc 50% de l’argumentaire des gens s’opposant à mes propos s’invalider à l’instant, car c’est en gros ce qu’ils me reprochent. Laissez-moi maintenant vous éclairer sur la façon dont j’ai parlé de cette loi dans mon éditorial. Je dois concéder qu’il s’agissait peut-être d’une petite maladresse d’écriture de ma part (après tout, je suis ici pour apprendre), ce qui a engendré ces commentaires diffamatoires. Ne vous en faites pas, je vous pardonne, mais si j’ai abordé le sujet de la sorte, c’est que bien que l’idée principale de monsieur Proulx soit de donner à chacun la liberté de cotiser à l’association de son choix en abolissant les cotisations obligatoires, cela semble possible étant donné qu’une grande majorité d’associations n’appliquent déjà pas cette loi, il en demeure beaucoup plus invraisemblable d’abolir la loi sur le «monopole» des associations étudiantes.
Concernant ce projet de loi, si je l’ai abordé de la sorte, c’est que je considère bien difficile d’abolir une telle loi ainsi que de bien baliser les conséquences que cela implique. Comme vous vous concentrez sur l’abolition des cotisations, chose qui pourrait être réalisable, il en demeure bien moins évident de supprimer la loi sur l’accréditation des associations, car l’ensemble des services étudiants ne peuvent être gérés par plusieurs associations étudiantes. Et en autorisant plusieurs associations étudiantes à représenter certains groupes d’étudiants aux idéaux différents, cela peut dégénérer rapidement, le pourquoi de l’existence de la loi. Et de toute façon, pourquoi gérer l’ensemble des services étudiants à plusieurs associations, situation qui générerait probablement énormément de conflits, alors qu’une association les administre déjà tous? Pour ce qui est des positions, personne ne pourra jamais être entièrement satisfait, même si de nouvelles associations étudiantes apparaissent, cela risque même de diviser davantage les étudiants qui seront dans des associations étudiantes adverses, d’un point de vue idéologique bien sûr. Donc diviser pour moins évoluer. J’élimine alors la possibilité d’abolir ce «monopole» comme vous vous plaisez à dire.
Je dois ajouter que je suis bien déçu de la réponse de Proulx et de ses adeptes, qui ne m’ont pas montré que j’avais tort, à l’exception de crier haut et fort mon fictif manque de rigueur. Si mon éditorial était considéré comme démagogique, comment peut-on qualifier ce texte produit, peut-être sur le coup de l’émotion, par Laurent Proulx qui ne fait pratiquement qu’attaquer la façon dont je m’y suis pris plutôt que de répliquer aux arguments que j’ai présentés dans mon texte.
Concernant la solidarité de mes confrères étudiants, je n’en doute pas une seconde, j’ai justement mentionné qu’une majorité d’universités n’appliquaient pas la loi de cotisation obligatoire. En général, les quelques personnes qui veulent retirer leur cotisation en début de session prennent à ce moment conscience de tous les services offerts et finalement décident de continuer de cotiser. Là où il y a un problème, c’est par rapport à l’abolition de la loi sur l’accréditation d’une seule association étudiante. S’il advenait que plusieurs associations étudiantes se partageaient le financement, il est bien certain que le Pub, déjà autonome continuerait ses activités, mais la mise sur pied de nouveaux projets serait désormais bien plus difficile, car le financement serait soit coupé de moitié, soit divisé en plusieurs associations étudiantes qui ne s’entendraient pas nécessairement sur le financement de projets communs.
Finalement, Proulx prend en exemple nos cousins français qui eux appliquent déjà ce genre de procédé. Eh bien sachez que la vie étudiante est quasiment inexistante en France, les médias étudiants comme Impact Campus sont tout aussi absents ou très peu développés et les contestations étudiantes sont chose fréquente. Alors voulons-nous vraiment changer la loi? Monsieur Proulx a-t-il seulement pris connaissance de ce fait?
Je réitère mon point sur la part des cotisations qui servent aux actions politiques dans les associations étudiantes qui sont, je le répète, minimes. Monsieur Proulx a fait part d’un commentaire plutôt étrange de la part de sa fondation: «Il est aussi mentionné dans l’article que si la Fondation 1625 ne va pas dans les AG, c’est parce que nous savons que la «majorité» est en faveur de la cotisation obligatoire.» Cela vient prouver que parce que lui et sa fondation ne sont pas en accord avec une chose, il doit réformer l’institution pour satisfaire sa fondation et son idéologie. Et je vois déjà venir l’argument syndical, mais encore une fois, la démagogie avait probablement empreint la plume de monsieur Proulx, car la CADEUL n’est en aucun cas financée par les syndicats et ne teinte donc pas ses AG d’une quelconque orientation politique: si vous y alliez, vous le sauriez.
Si j’oublie des éléments, éclairez-moi, permettez-moi de voir sur quels points les associations étudiantes nuisent à l’épanouissement individuel de chaque étudiant, de leur liberté et de leur bien être. Après tout, je suis démagogue et très impertinent, je dois donc forcément me tromper. Ou c’est peut-être parce que j’use de ma voix pour vous démontrer l’autre côté de la médaille qu’à vos yeux je suis dans l’erreur.
Hubert Gaudreau