Il reste encore une semaine avant les débuts officiels du scrutin d’affiliation à l’UEQ, l’Union étudiante du Québec. Après une étrange et inutile période d’attente, on saura enfin si les membres individuels de la CADEUL sont sincèrement intéressés par cette association qu’on a constituée en leur nom.
Ceux et celles qui attendent le plus impatiemment, toutefois, ce sont les partisans de l’affiliation qui espèrent pouvoir mettre en marche cette insipide corporation dans les meilleurs délais.
Il y a quelques mois, on parlait d’une confédération des associations actives en région. Une association fonctionnant du bas vers le haut et où l’autonomie locale serait acquise. Ce qu’on nous présente aujourd’hui, c’est une machine centralisée et opaque qui n’apporte aucune réponse aux problèmes de représentativité régionale et individuelle qui sont à l’origine de sa conception. S’il n’y a pas de honte, il devrait au moins y avoir des excuses.
La page officielle de l’UEQ justifie plutôt l’existence de l’association par une énumération de platitudes et de vagues généralités présentées sous la forme d’une brève déclaration de principes. On y retrouve également une version numérique des règlements généraux de la corporation et une estimation préliminaire de la répartition des postes budgétaires très favorable aux éventuels salariés.
La page officielle du comité référendaire du OUI pour l’Université Laval a également établi sa ligne argumentaire : « Du 23 au 30 novembre, je vote POUR : la défense des mes droits en tant qu’étudiant ; une meilleure accessibilité aux prêts et bourses ainsi qu’aux études supérieures ; une association qui me ressemble ». Je laisse ici au lecteur le soin d’identifier un quelconque parallèle entre son existence et les règlements généraux de l’UEQ.
En tous les cas, il serait pratiquement impossible de s’imaginer qu’un individu intéressé mais désengagé ou non-rémunéré puisse un jour avoir un rôle décisionnel significatif et calculable dans cette organisation. La culture politique dont elle se fait la gardienne et l’héritière n’autorise pas ce genre d’écart face aux bons principes de la représentation. On y préférera toujours la tranquillité des salles de réunion à la délibération, la mobilisation et la spontanéité qu’on pourrait retrouver à sa place.
C’est ultimement cette culture institutionnelle froide, vulgaire et imperméable des conseils d’administration, des rapports et des officiers nommés qui me donne la nausée. Je refuse de croire que la politique associative se limite à la reconnaissance d’intérêts et aux campagnes informatives ponctuelles, particulièrement en temps de crise nationale dans le milieu de l’éducation.