@HubertGaudreau
Rédacteur en chef
Le temps fait bien les choses comme on dit. Ce dernier éditorial, ou plutôt cette dernière chronique de ma part coïncide (ou presque) avec la Journée mondiale de la liberté de la presse qui aura lieu le 2 mai. Quel plaisir que de pouvoir traiter de cette thématique pour conclure une année d’écrits portés par ce désir de liberté. Foncièrement, cette presse aux idées libres s’est déjà portée mieux dans un passé très peu lointain. L’actualité nous permet d’en témoigner et il est primordial d’empêcher une dérive de cette valeur trop oubliée aux dépens de notre assoupissement collectif.
Impact campus et tous les autres médias étudiants possèdent au sein de leur équipe une flamme, une fougue que la jeunesse permet, un désir de bien faire les choses, de vouloir les faire changer et surtout d’empêcher une certaine injustice. La presse étudiante c’est le coeur d’une presse aujourd’hui quelque peu déficiente, qui subsiste malgré les difficultés auxquelles elle fait face. Il est donc primordial de la voir grandir, de voir grandir les journalistes qu’elle prépare et surtout de voir se former une nouvelle génération de penseurs et d’analystes. C’est, en quelque sorte, cette authenticité qui guide la liberté de la presse. D’avoir contribué au développement de cette liberté aura été et sera toujours une fierté et un honneur.
Je quitte donc avec une certaine tristesse le poste de rédacteur en chef. Mais bon ça aura été une bonne année, emplie de projets stimulants et d’expériences formatrices.
Ça aura aussi été une année postcontestation qui nous aura donné diverses nouvelles sur le prolongement de la crise étudiante. Des élections qui auront «dénoué» le conflit de la hausse des frais de scolarité en imposant l’indexation. Des désaccords au sein de la CRÉPUQ qui auront entraîné la désaffiliation de l’Université Laval, dossier qui est d’ailleurs toujours en cours et sur lequel Impact Campus se penchera probablement à l’automne. Bref, une multitude de nouvelles qui auront fait parler l’ensemble de la population québécoise.
Mais cette liberté de la presse est-elle pour autant en sécurité? On ne se leurrera pas, les médias étudiants n’ont pas cette portée que peuvent avoir les médias de masse. Malgré tout ce désir de contribuer et d’encourager une presse libre, les moyens nous manquent parfois et c’est à vous que revient le devoir de protéger cette liberté. De voir un dirigeant d’un des plus gros groupes médiatiques au Québec se faire élire sur un conseil d’administration d’une société d’État me fait peur. De voir le gouvernement Harper diriger en dictateur me fait peur. De voir l’intérêt des gens de bien s’informer décroître me fait tout aussi peur. Car ce n’est pas une armée qui viendra brimer le journaliste derrière son écran, c’est plutôt l’absence de réflexion et de regard critique qui mènera à une dictature idéologique. Soyons les chiens de garde de cette transparence, informons-nous, avivons notre intérêt pour l’actualité, et ensuite nous pourrons nous dire qu’enfin, personne ne nous l’enlèvera, cette liberté.
À bientôt,